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  • Maison sans clim…proche d’Avignon !

Dans cet article, je vais vous parler d’une maison à ossature bois proche Avignon, bioclimatique, dont l’isolation est optimale, avec du chauffage solaire, de l’eau chaude sanitaire solaire, sans climatisation et dont le coût annuel de chauffage est très faible.

Un confort idéal en toutes saisons, pas d’inconfort l’été, même par canicule, même sans clim ou autre système actif… surprenant n’est-ce pas ? Et hautement intéréssant !

Je vous propose donc un retour sur une maison à ossature bois à laquelle j’ai participé, construction en. 2005 / 2006, livraison en 2006, pas pléthore de systèmes actifs, pas des isolations démesurées et pourtant…
A ce jour plus de 17 ans de recul et de bons et loyaux services.
En 2022, environ 50€ d’électricité par mois, y compris l’abonnement et l’électricité domestique, le chauffage et l’eau chaude sanitaire, donc toutes consommations d’électricité confondues, ceci pour 120m2 habitable et 4 à 5 adultes en résidence principale.

Le thermique est donc bien au rendez-vous, le phonique n’est pas en reste !

Vous le verrez dans la vidéo, j’étais également en compagnie de Daniel Urbani, architecte et habitologue sur Avignon.
Nous avons interviewé la propriétaire, Sylvie, elle nous délivre en toute simplicité son expérience.
La valeur du témoignage d’un particulier qui vit les choses au quotidien, pas un discours de théoricien ou commercial ventant d’hypothétiques performances basées sur des systèmes complexes, coûteux, énergivores à l’installation, d’entretien complexe, du low-tech pur, avec 15 ou 20 ans d’avance… que n’a-t-on pas développé plus les principes appliqués ici ?

Pompe à chaleur, utile ou pas ?

Le projet initial de cette maison, c’était environ 25 kWh par m2 habitable à l’année pour le chauffage et la production d’eau chaude sanitaire, avec pour résultat final : une facture d’électricité minime !

Facture qui a légèrement augmenté depuis l’installation d’une petite pompe à chaleur, utilisée seulement lorsque le temps est trop nuageux pour que les panneaux thermiques puissent fonctionner correctement. Cette pompe air/eau pompe des calories dans l’air et chauffe l’eau.

Quand l’air extérieur tombe en-dessous de 7°C, la pompe à chaleur perd énormément de rendement, notamment quand l’air extérieur est très froid. L’air est très froid quand la nuit, le ciel est étoilé mais, quand le ciel a été étoilé, le jour, il y a du soleil ! Donc aucun besoin d’utiliser la pompe à chaleur.

La pompe à chaleur est un système d’appoint, il ne faut pas trop la solliciter. Une pompe à chaleur peut donc être utile, mais uniquement quand on s’en sert à bon escient. Il faut être pro-actif et ne l’utiliser que lorsqu’il n’y a pas assez de soleil !

Une maison sans radiateur, c’est possible ?

Chez Sylvie, pas de radiateur !

Une question récurrente et bien légitime, c’est de savoir quel système de chauffage installer. 

Et si je vous disais qu’installer une chaudière n’est pas une obligation ?

Qu’il est possible d’être bien, dans le confort, d’avoir chaud, sans radiateur ?

D’autres solutions existent, nous allons en découvrir une dans cette vidéo : le mur chauffant.

Ce système, encore peu utilisé, consiste à chauffer un mur via un serpentin de PER chauffé avec de l’eau, couplé à un béton de chanvre banché, très compact, chauffant ainsi les deux côtés de la maison. Les murs sont à une température constante, environ 25°C. Ce chauffage est dit à rayonnement, et se chauffer par rayonnement, c’est le must, l’idéal. En chauffant, le mur rayonne des infrarouges dont Sylvie bénéficie, créant une ambiance très confortable, sans forte consommation. Pour les 110m2 habitables de Sylvie, 3 serpentins ont été installés.

Les autres atouts de cette maison

  • Le soleil : un atout pour l’hiver mais aussi une bonne gestion l’été !
  • L’isolation en ouate de cellulose : fort pouvoir hygroscopique ! 
  • Des matériaux perspirants
  • Un rajout d’inertie dans le sol avec un dallage béton de chaux et solivage en bois

Vous voyez, d’autres solutions sont possibles, autres que celles que l’on cherche constamment à nous vendre !

Panneaux solaires en façade, quel intérêt ?

Intéressons-nous plus en détails à la production d’eau chaude de cette maison.

L’eau qui chauffe les murs est puisée dans un ballon thermique d’1m3, avec la répartition suivante : 200L au bain-marie, pour l’eau chaude sanitaire, et 800L pour le chauffage.

Ce chauffage et cette production d’eau chaude sont produits grâce à une énergie gratuite : le soleil ! La chaleur est produite le jour et utilisée quand Sylvie en a besoin. Des panneaux thermiques sont en effet installés en façade et donc verticaux, permettant ainsi une meilleure production l’hiver puisque le soleil est alors beaucoup plus bas ! La production d’eau chaude suffisante pour les douches de 2 adultes et de 4 adolescents !

Je vous propose de visionner cette vidéo afin de découvrir :

  • l’entretien du système : débullage régulier tous les ans, calcul de glycol dans l’eau
  • le stockage de la chaleur par ballon tampon :
  • l’oxygénation de l’eau : il ne faut pas changer complétement l’eau car, ainsi peu oxygénée, presque plate, elle évite l’oxydation du circuit. L’entretien, dès lors que l’on produit de l’eau chaude, est obligatoire !
  • les panneaux photovoltaïques : la prochaine étape de cette maison. Pourquoi est-ce intéréssant ?
  • En 15 ans d’installation, aucune panne majeure, un système qui fonctionne encore très bien et peu de contraintes… Pourquoi ces installations ne sont-elles pas plus répandues ?

Vivre à Avignon, sans clim, et sans souffrir de chaleur excessive, c’est possible ?

Oui, c’est possible de vivre en Provence, sans clim, et sans souffrir de chaleur excessive l’été ! 

La maison de Sylvie le démontre depuis plus de 16 ans, sans débauche de systèmes actifs complexes et coûteux, grâce à une conception bien pensée, une gestion rigoureuse et… une isolation parfaitement adaptée aux conditions extrêmes, autant l’hiver que l’ETE ! 

Et pourtant nous sommes dans une maison à ossature bois donc réputée sans beaucoup de masse inertielle ! 

Sylvie a apporté de l’inertie a ses murs qui n’en avaient pas à la base.

L’inertie est intéressante quand elle est à l’intérieur.

Toutefois, je le rappelle, chaque habitation est différente et ce qui est bien pour l’une peut être néfaste pour une autre. Ainsi, avec une maison ancienne dont les murs épais présentent de l’inertie dehors et dedans, isoler totalement comme chez Sylvie n’est pas la bonne option. La correction thermique, si, avec des enduits à effusivité favorables.

Devoir opter pour une climatisation dans le cadre de la construction d’une maison depuis les années 2000 ou de l’aménagement d’une maison d’avant 1948 relève d’un échec dans l’acte de construire ou d’amélioration énergétique, à la conception, dans le choix des matériaux, des systèmes ou des techniques ! 

L’orientation d’une habitation

On ne le dira jamais assez, mais attention à l’orientation de votre maison, le soleil d’ouest est terrible et peut rendre votre habitation invivable ! Misez aussi sur des barrières végétales, des arbres et arbustes qui perdent leurs feuilles en hiver afin de faire passer la lumière.

Sylvie a aussi misé sur une terrasse en bois (les terrasses en béton sont de vraie batteries thermiques !), des voiles d’ombrage et des casquettes sud et ouest !

L’endroit extérieur le plus agréable est l’est, avec sa tonnelle et sa vigne vierge.

La propriétaire de cette maison témoigne, avec un recul ne permettant pas de douter de la fiabilité et de la pérennité des options, pas une démonstration par des discours, une restitution d’un vécu… ce qui a une valeur infiniment plus sûre ! 

Daniel, Habitologue certifié, travaillant à Avignon, confirme également de la différence de température entre l’intérieur et l’extérieur. C’est bien simple, il avait l’impression d’être rentré dans une maison en pierre avec des murs épais et non une maison à ossature bois ! 

Au maximum, il fait 25-26°C dedans, quand il fait 35-40°C dehors, avec une réelle sensation de fraîcheur.

La réflexion avant travaux

Dans cette maison, tout a été réfléchi. C’est le plus important.

Sylvie a une forte conscience écologique et de la logique, par exemple elle réduit le temps de ses machines (à la laver et à laver la vaisselle), elle lave à froid…Il faut être en cohérence : peu de grandes ouvertures ici : si on de la lumière l’hiver, on en a l’été !

Elle récupère l’eau de pluie avec un système de récupération pour l’eau froide des douches, le garage fait office d’espace tampon au nord, réduisant ainsi l’impact des fuites de calories.

Il y a peu d’ouvertures à l’ouest et des systèmes de protection au sud qui laissent rentrer suffisamment de lumière l’hiver.

30 maisons ont été construites autour de chez elle, toutes avec du polystyrène en isolation, toutes avoisinant les 200m2 habitables, avec terrain, sans panneaux solaires…sans la moindre énergie pour réfléchir au thermique, et à l’isolation… Incompréhensible pour Sylvie qui a mais une vraie volonté de vivre de manière écologique, en accord avec ses convictions.

Ce qu’elle ne changera jamais ? Son isolation et son système de chauffage !

Pour compléter, voici le lien vers un article dans lequel j’explique le fonctionnement thermique d’un toit l’été.

Claude Lefrançois


Après 30 ans dans le bâtiment, ancien charpentier, ancien constructeur, ancien maître d’œuvre, formateur dans le bâtiment, expert en analyse des bâtis anciens avant travaux, auteur de nombreux articles et d’un livre “Maison écologique : construire ou rénover” aux Ed. Terre vivante, auteur de 2 ebooks disponibles sur mon blog, je suis désormais retraité.
Je mets mon temps disponible et ma liberté d’expression à votre service : j’observe et j’analyse, au besoin je dénonce ou émet des idées.
Bonne lecture.

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