La situation de l’habitat en France est assez simple :
Nous renouvelons le parc ancien à hauteur de 1% par année et ce 1% est en partie consommé pour proposer un habitat à une population en développement.
Donc une grande partie des habitats sont anciens et, très souvent, totalement dépassés à plusieurs titres :
- dans leur conception (de plus en plus petits pour le collectif ou trop “standardisé” en ce qui concerne l’habitat individuel)
- dans les techniques de construction qui ont prévalu lors des trente glorieuses et qui, malheureusement, perdurent encore majoritairement,
- dans leur inconfort lié soit aux défauts de conception évoqués ci-avant, soit parce qu’on ne les a pas fait évoluer convenablement,
- du fait de leur vétusté
- du fait des évolutions dans l’exploitation de ces habitats (on vit plus longtemps à l’intérieur qu’autrefois, on chauffe plus, on émet plus de vapeur d’eau dans des habitats de plus en plus étanches au vent…)
On a essayé de pallier à ces inconvénients en ;
- prescrivant des travaux selon des normes dérivées de la construction neuve,
- visant des performances thermiques de très haut niveau
- privilégiant l’isolation et en s’appuyant sur des systèmes
- sans tenir compte des contraintes liées aux conceptions et modes d’exploitation anciens, à l’utilisation de matériaux anciens et de mises en œuvre traditionnelles, de l’évolution dans l’art d’habiter…
Quel constat devons-nous faire ?
Les occupants ont pris conscience qu’il faut changer la situation de leur habitat et cherchent à en améliorer le confort (qui, rappelons le, est l’objectif N°1 (pdf) de ceux qui déclenchent des travaux).
Pour qui souhaite entreprendre des travaux pour y parvenir et se demande comment les aborder, se faire conseiller ou accompagner, plusieurs possibilités viennent spontanément à l’esprit :
- consulter un architecte, qui va le conseiller en fonction de ce qu’on lui a enseigné,
- suivre les propositions de subventions ou aides diverses, fortement incitatives et qui, malheureusement, sont des solutions “passe partout” qui, trop souvent, ne correspondent pas aux besoins réels,
- consulter un bureau d’études, qui va l’accompagner en fonction de sa propre spécialité,
- consulter le réseau “faire”, lequel, avec ses capacités, essaie d’orienter vers ce qui est préconisé par les autorités, les fameuses solutions “passe-partout” qu’on pense universelles,
- consulter un artisan qui, lui aussi, le conseillera en fonction de son savoir, lequel est lié à un corps d’état, qui charpentier, qui plaquiste/plâtrier, qui chauffagiste, qui menuisier
Malgré la bonne volonté des uns et des autres, force est de constater que les résultats ne sont pas à la hauteur des espérances et que, une année, ce sont les menuiseries qui sont mises en avant, une autre l’isolation des combles, une troisième le changement des chaudières, très régulièrement c’est plus épais, plus puissant… avec toujours les mêmes solutions.
Alors si on dit “qu’on ne change pas une équipe qui gagne”, puisqu’on constate que le gain n’est pas là, pourquoi ne pas améliorer l’équipe ?
En effet, les intervenants, hormis les aigrefins plus opportunistes que compétents et honnêtes, tous font du mieux qu’ils peuvent, du mieux qu’ils savent, du mieux qu’ils pensent !
Les professionnels du bâtiment
Je vais plagier notre actuel ministre de l’éducation, Jean Michel Blanquer qui, lors d’une interview pour Le Figaro du 22 janvier 2015 déclarait “il faut un diagnostic juste si l’on veut des remèdes appropriés” Quelle justesse d’analyse !
Comment pratique-t-on aujourd’hui pour établir le diagnostic juste ?
Chacun des consultés, selon ses connaissances, selon ses compétences, selon ses convictions, préconise une ou des solutions.
Que sont ces compétences en fonction des professionnels consultés ?
Les architectes
Que leur enseigne-t-on ?
- organiser les volumes selon leur destination
- le manger :
- cuisine
- salle à manger (malheureusement de plus en plus souvent confondus, la cuisine à l’américaine comme disent les pavillonneurs !)
- le partage et les échanges (souvent transformé en espace de visionnage divers : télé, replay, consoles…)
- le salon
- le dormir
- les chambres
- la toilette et les toilettes
- SdB, S d’eau, wc
- les fonctions qu’on ne veut pas se voir rappeler continuellement (lessive, chauffage, gestion de l’air…)
- le manger :
- les locaux techniques
- Organiser la distribution de ces volumes
- espace jour
- espace nuit
- espace « ablutions »
- locaux techniques
- Organiser le cheminement entre ces volumes et espaces
- couloirs de distribution
- escaliers d’accès
- cheminement dans les volumes eux-mêmes
- Gérer la lumière
- concevoir des espaces lumineux naturellement
Gérer les contraintes générales
- les vents
- la captation des rayons solaires (l’hiver)
- la protection des rayons solaires (l’été)
- la collecte et l’écoulement des eaux de pluie
Concevoir une œuvre globale
- correspondant aux attentes, aspirations et capacités financières des futurs occupants
- adaptée aux possibilités et contraintes locales
- climat
- topographie
- matériaux (le tout ayant abouti à ce qu’on appelle l’architecture vernaculaire)
- agréable à l’œil et à vivre
Les bureaux d’études
- ils apportent leur science de leur spécialité, qui pour la solidité de l’ouvrage, qui pour la thermie, qui pour la gestion de l’eau…
Les acteurs du réseau « Faire »
- ils apportent principalement leurs connaissances des actions préconisées par les autorités
- particulièrement au plan des aides financières diverses
- dans les limites de l’encadrement administratif, orientation vers ce qui semble adapté
Les artisans
- ils apportent leur science de la réalisation des travaux
Que ne maîtrisent-ils pas ?
La connaissance globale des contraintes, avantages et faiblesses inhérentes à l’ancien et la prise en compte des apports naturels des bâtis existants :
- du simple fait de leur existence
- économie de matériaux
- limitation des émissions de GES
- probable gain de temps
- inertie
- très intéressant pour le confort thermique
- perméance ou pas
- gestion de l’humidité relative avec des impacts majeurs :
- sur le confort
- sur la salubrité
- sur la pérennité des ouvrages (pourrissement des bois, rouille des ferrailles et déstructuration des bétons, décollement des parements…
- gestion de l’humidité relative avec des impacts majeurs :
- remontées capillaire
- idem perméance + impact sur la tenue de l’ouvrage
- les matériaux et techniques qui ont prévalu à l’édification
- les divers travaux qui ont été réalisés lors de la vie du bâtiment
- les compatibilités des aspirations des occupants ou futurs occupants et les possibilités acceptables par le bâti base du projet
Tous ces points ne sont pas enseignés (ou extrêmement rarement et, surtout, très généralement, incomplètement).
Ces professionnels déméritent-ils ?
NON, chacun préconise ou applique ce qu’il croit être bon.
Les architectes
- apportent toute leur science et c’est probablement ceux qui, eu égard aux besoins et connaissances nécessaires en possèdent le plus,
- les ont-ils toutes ? Clairement non, leurs principaux manques :
- les causes ou conditions d’apparition des pathologies
- la connaissance des matériaux, intrinsèquement (ceci pourrait être apporté par les artisans)
- la connaissance des techniques anciennes (ceci pourrait aussi être apporté par les artisans… mais ils sont très peu nombreux à, encore, les maîtriser)
- les règles physiques qui régissent les bâtis (modernes ou anciens)
- la thermie : rayonnement, convection, conduction, inertie, déphasage, effusivité, diffusivité, chaleur spécifique, densité des matériaux mis en œuvre…
- l’eau : remontées capillaires, perméance, condensation, évaporation, enthalpie de l’eau, changement de phase
- l’air : incidence de l’humidité relative sur le confort, nécessité, moyens et techniques de sa gestion
- contraintes engendrées par les diverses actions d’améliorations, dit autrement les interactions des interventions les unes sur les autres
les bureaux d’études
- apportent leur science dans leur spécialité, qui pour la solidité de l’ouvrage, qui pour la thermie, qui pour la gestion de l’eau…
- il leur manque l’approche holistique, la vision et la prise en compte de ce qui ne relève pas de leur spécialité
- par exemple, les thermiciens sont plus enclins cibler l’isolant au meilleur lambda et à calculer les épaisseurs nécessaires pour
- il leur manque l’approche holistique, la vision et la prise en compte de ce qui ne relève pas de leur spécialité
atteindre un R déterminé qu’à cibler une performance globale apportant aussi bien du déphasage, de la diffusivité, prenant en compte la migration de la vapeur d’eau… Normal, c’est ce à quoi on les a le plus sensibilisés et ce que le législateur a mis en avant !
Les acteurs du réseau « Faire »
- apportent principalement leurs connaissances des actions préconisées par les autorités
- particulièrement au plan des aides financières diverses
- ne disposent pas toujours de la culture nécessaire à la compréhension d’un bâti ancien
Les artisans
- apportent leur science de la réalisation des travaux
- ne pensent que très rarement aux apports possibles d’autres corps d’état
- préconisent souvent la mise en œuvre de ce qu’ils connaissent et maîtrisent
Que proposent les autorités ?
Pas grand chose si ce n’est d’adapter les approches anciennes aux aspirations et contraintes nouvelles.
Elles s’appuient sur ce qui existe et essaient d’améliorer les actions. Souvent sous la pression des lobbies et, malheureusement, généralement en ne changeant pas de paradigme, simplement en mettant plus, toujours plus…
Afin de pouvoir contrôler non pas l’efficacité réelle après mise en œuvre, elles préconisent des encadrements sous forme de normes ou labels qui s’appuient sur des calculs théoriques déconnectés des réalités physiques qui régissent les bâtis.
Les architectes, les plus consultés et les plus formés
- répondent aux attentes diverses avec leur savoir et leurs compétences
- parfois, du fait d’être ceux qui sont les plus consultés et qu’ils ont le plus grand savoir se sentent, probablement à juste titre, les plus légitimes pour répondre aux attentes des occupants
Les bureaux d’études
- valident la tenue ou la performance des ouvrages conformément aux règles spécifique de chaque spécialité
- réalisent les calculs permettant de répondre aux normes
Les membres du réseau « Faire »
- sont en partie financés par l’état (via l’ADEME), les régions et autres entités, parfois intercommunales, parfois communales, ce qui les contraint quelque peu !
- Ils ont un rôle essentiel à jouer au titre des incitations et accompagnements financiers et ils le font bien
- avec les limites de l’interdiction de discrimination
Les artisans
- ils peuvent éclairer de leur savoir pour réaliser au mieux les travaux, comme on disait autrefois, selon le savoir de l’homme de l’art
- dans les limites du savoir de l’homme de l’art
Ceci pourrait-il suffire ?
- oui, si nous habitions comme autrefois des habitats sommaires composés techniquement de
- murs porteurs massifs
- parfois enduits sur leur face extérieure
- généralement enduits sur leur face intérieure, souvent base de terre, parfois avec du plâtre
- des menuiseries
- au mieux étanches à la pluie
- absolument pas étanches au vent
- avec du simple vitrage
- un plancher d’étage simple, non isolé
- un sol hyper-ruistique
- un toit assurant l’étanchéité à la pluie, non étanche au vent, non isolé
- avec un cheminée faisant office de conduite haute pour le renouvellement d’air naturel
- chauffé entre 12 et 14°C (au mieux !)
- murs porteurs massifs
- oui si nous nous y comportions comme autrefois
- occupation seulement à 35% du temps, le reste du temps étant consacré aux travaux extérieurs
- toilette hebdomadaire avec une bassine de 2 litres d’eau tiède
- les autres jours, mouillé, lavé !
- lessives en extérieur, rares et peu volumineuses (peu de vêtements et lavés seulement lorsqu’ils étaient vraiment sales)
- séchage du linge en extérieur
Ceci est-il encore accepté ?
- non, l’immense majorité ne voudrait plus vivre ainsi dans de tels habitats, entre autres du fait du fait
- des gains en moyens financiers
- de l’aspiration au confort actuel standard
- des habitudes de vie et de confort acquises
Que faudrait-il faire ?
Il faut ré-inventer l’architecture pour l’adapter non plus à l’économie mais aux besoins des occupants et aux contraintes liées à l’environnement et à la raréfaction des ressources pour la réalisation de l’œuvre
Il faut ré-inventer l’urbanisme
Il faudrait interroger les sociologues, les ethnologues, les philosophes et tant d’autres chercheurs qui pourraient permettre de réancrer l’habitat dans la vie en général
Le métier d’Habitologue
Que fait l’habitologue qui n’est pas déjà fait ?
- Amélioration du confort : L’Habitologue aide les clients à identifier et comprendre ce qui influence le confort et la salubrité dans leur habitat, aboutissant à des solutions adaptées tout en évitant des travaux inutiles.
- Autonomie et prise de décision éclairée : L’Habitologue partage ses connaissances sur le fonctionnement de l’habitat, ses qualités et ses faiblesses, permettant aux clients de prendre des décisions éclairées et autonomes.
- Approche impartiale et objective : En tant que professionnel indépendant, l’Habitologue fournit des conseils impartiaux, motivés par les besoins spécifiques des clients et les contraintes de leur habitat. Il fournit des informations claires et transparentes sur les options disponibles et leurs implications.
- Économie d’énergie et préservation de l’environnement : L’Habitologue travaille dans une perspective respectueuse de l’environnement en valorisant l’usage de matériaux durables et l’optimisation des ressources, ce qui permet de réduire l’impact écologique et énergétique de l’habitat.
- Pérennité de l’habitat et préservation du patrimoine : L’Habitologue présente des solutions qui améliorent l’habitat aujourd’hui et contribuent à sa préservation sur le long terme.
Ce qu’est l’habitologue
Le généraliste qui manque cruellement et qui incitera à suivre une piste ou une autre, qui préviendra des incompatibilités des impossibilités
Les acquis nouveaux que nous offrons aux futurs habitologues
En fonction et en complément de ses compétences préalables, nous l’amenons à la capacité d’exercer ce rôle de généraliste en mesure de satisfaire le couple habitat-habitant (vidéo 1’10”) grâce à :
- tronc commun
- découverte ou approfondissement des savoirs fondamentaux
- apprentissage sur les inter connectivités et interactions entre les différentes interventions ou différents techniques ou évolutions des bâtis
- découverte des savoirs des autres professionnels du bâtiment
- comment et quand orienter les occupants vers quel « spécialiste »
Les outils que nous mettons à la disposition des habitologues
- une méthode d’approche et d’analyse (le cahier de conduite d’entretien et d’analyse)
- une communauté d’acteurs :
- disposant du même socle commun
- partageant les mêmes objectifs
- un réseau structuré, animé, interactif entre membres
- grâce à un forum privé constitué des membres formés
- un site de présentation des habitologues certifiés
- avec géolocalisation
La charte des Habitologues
Cette charte énonce les principes fondamentaux auxquels adhèrent les Habitologues®. Elle garantit leur engagement envers chaque client et une haute qualité de service.
- Compétences : L’Habitologue® est un généraliste de l’habitat. Il a été formé et confirmé dans ses compétences d’approche globale des bâtis anciens et récents par Soigner l’Habitat. Il s’engage à actualiser ses connaissances et à toujours les mettre à la disposition de son client pour l’aider à comprendre le fonctionnement de son habitat.
- Écoute active : Elle est à la base de la prestation de l’’Habitologue®. Elle permet la compréhension des besoins et des objectifs afin de proposer des solutions adaptées. L’Habitologue® encourage l’habitant à poser des questions, à exprimer ses préoccupations et à partager ses idées afin qu’ils puissent travailler ensemble pour atteindre ses objectifs.
- Confort : L’Habitologue aide l’habitant à identifier et à comprendre les paramètres qui influencent le confort et la salubrité dans l’habitat, et à agir sur tous les paramètres, au-delà de l’isolation et du chauffage.
- Durabilité : L’Habitologue aide à comprendre et réduire l’impact environnemental de l’habitat. Ses conseils s’appuient sur la nécessité d’économiser les ressources naturelles au profit des générations futures.
- Pérennité : L’Habitologue présente des solutions qui améliorent l’habitat aujourd’hui et en même temps contribuent à sa préservation sur le long terme.
- Indépendance : L’Habitologue est entièrement indépendant(e) et ne représente aucune organisation commerciale. Il ne reçoit pas d’autre rémunération que celles de ses prestations d’Habitologue. Ses indications sont motivées principalement par les attentes des habitants et par les besoins spécifiques ou les contraintes de leur habitat.
- Impartialité : L’Habitologue émet un conseil impartial. Son objectif est d’aider les habitants à améliorer le confort et l’efficacité énergétique. Il s’engage à placer les besoins et les intérêts des habitants au cœur de sa démarche.
- Objectivité : L’Habitologue s’engage à fournir des informations claires et transparentes sur les options présentées et leurs implications positives et négatives sur le confort, la performance globale, la santé, la pérennité et l’environnement.
- Partage de connaissance : L’Habitologue explique les principes de fonctionnement de l’habitat du client, ses points forts sur lesquels s’appuyer et ses faiblesses à corriger. Il donne les clés pour devenir autonome et prendre des décisions éclairées.
- Confidentialité : L’Habitologue® s’engage à respecter la confidentialité de toutes les informations dont il prend connaissance.
Seuls les professionnels dûment formés et confirmés par Soigner l’habitat, référencés sur le site habitologue.com peuvent se prévaloir du titre d’Habitologue®.
En quoi est-elle la proposition la mieux adaptée ?
Beaucoup des approches d’accompagnement des habitants vers l’amélioration des habitats consistent à prescrire des solutions maîtrisées par les prescripteurs et à argumenter, avec moult calculs à l’appui, issus de moult logiciels, servis par des discours commerciaux éprouvés, soi-disant validés par le simple fait qu’ils sont beaucoup pratiqués » … pensez donc, on fait comme ça depuis des années, si c’était mauvais, ça se saurait !”
Nous proposons de ne plus faire “comme ça parce que c’est conventionnel et que ça répond aux normes” mais parce que, en présentant le fond de la pensée de JM Blanquer sous une autre formulation “Pour une bonne prescription efficace, il faut un diagnostic juste”.
Ensemble des illustrations : Depositphotos