Cet article a vocation à reprendre quelques éléments clés de ma vidéo (bien plus complète) sur le sujet. J’aborde ici, la gestion de l’humidité des murs anciens via l’analyse d’une maison. Ces murs anciens, en pierre, en pisé, en bauge, à colombage, édifiés sans rupteur de remontées capillaires sont souvent impactés par la présence d’eau, soit due aux remontées capillaires, soit due à une mauvaise gestion de son transit dans la paroi. Que faire pour les améliorer ? Je vous explique ici ce qui se passe, ce qui leur est souvent imposé, ce qu’il serait souhaitable de faire… et ce qu’il serait très souhaitable d’éviter, voire qu’il faut s’interdire de faire !
Infiltrations ou remontées capillaires ?
Contrairement à la pensée populaire, dans les murs anciens, le plus souvent, le problème d’eau ne vient des infiltrations mais des remontées capillaires. Un mur ancien est heureux si, 4% à 5% de sa totalité est composée d’eau, soit, dans 1m2 de mur, 30 litres d’eau ! Il a besoin de ça ! La preuve en est avec les canicules longues et à répétition, l’argile sèche, se rétracte, fissurant ainsi les maisons construites dessus ! Les parties basses ont besoin de remontées capillaires, attention donc à ne pas trop les assécher et éviter aussi les joints ciment !
Les remontées capillaires ont lieu partout, y compris sous la maison. Quand elles ne peuvent pas sortir, elles sont piégées. L’eau, qui veut continuer son chemin va alors monter, c’est la loi de Jurin.
Les remontées capillaires sont bien sûr accentuées par le béton autour des habitations (trottoirs, allées, terrasses) et par différents types de matériaux comme les carrelages mono-cuisson.
Le drain sur les murs anciens
Pour un grand nombre de personnes, dont des professionnels du bâtiment, mur = drain. Et bien, là, je dis attention ! Si le drain est nécessaire pour les constructions neuves, les bâtis anciens n’en n’ont pas forcément besoin ! Il faut donc arrêter leur installation systématique !
Pour rappel, que est le principe d’un drain ? Il draine ! Et il draine quoi ? L’eau dans le sol et non l’eau de surface. L’eau de surface se capte.
La perspirance et les murs anciens
La perspirance est la capacité qu’à un matériau à laisser passer l’eau. Cette notion de perspirance, il est indispensable de l’avoir en tête lorsque l’on choisit les enduits ou qu’on aborde une rénovation.
Il est important de savoir, que, selon le taux d’humidité, les murs bougent de quelques dixièmes de millimètres par mètres d’élévation. Ce phénomène n’est évidemment pas perceptible à l’œil nu, mais il est réel.
Un mortier au ciment est totalement inerte. Comme le mur bouge et pas lui, la micro-liaison entre le calcin ne de la pierre et l’enduit lâche. Cela crée un petit vide d’air, une rupture dans la capillarité du mur où l’eau va stagner, pouvant entraînant des cloques sur les murs.
Un enduit à la chaux , lui, va bouger dans les mêmes proportions que le mur, il est donc grandement préférable.
A noter qu’il est possible de reconnaître un enduit ciment. En effet, si on tape sur l’enduit et qu’il sonne creux, il s’agit probablement d’un ciment ou d’un bâtard.
Le salpêtre
Quand l’eau s’évacue, cela peut engendrer du salpêtre. Le salpêtre est un désordre visuel mais c’est une preuve que le mur fonctionne. Aussi longtemps qu’on empêche l’eau de s’évaporer, il y a un risque de salpêtre.
Perspirance, polarité, remontées capillaires, loi de Jurin, hourdis, produits à injecter dans les murs anciens…j’aborde tous ses sujets plus en profondeur dans cette vidéo dans laquelle j’explique aux propriétaires d’une maison ancienne comment faire pour ne plus avoir de désordres liés à l’humidité des murs.
Humidité dans les caves
Et pour aller plus loin, je vous propose de découvrir cette seconde vidéo, cette fois-ci d’une cave sous une maison. C’est Laurence, Laurence, architecte de formation, est habitologue certifiée, qui mène l’enquête et décrit la situation à son client. Cette pièce s’est révélée être très importante pour voir comment la maison a été pensé et à vécu. De précieuses informations.
Quelques constats :
- des murs en pierre, épais, la maison a probablement connu plusieurs évolutions, repérables par des différences dans la maçonnerie
- des enduits qui se décollent et qui, après un début de déroutage laissent apparaître leur nature : en pierre et non en béton comme ç’aurait pu.
- un conduit amiante, à ne pas toucher, faire intervenir une entreprise spécialisée. Toujours vérifier que vous disposez des diagnostics, ils vous sont dus !
- les tuyaux, c’est mieux si on les voit, ça permet de pouvoir intervenir plus rapidement
- le mieux est de faire enlever toute la tuyauterie qui ne sert plus afin de repartir sur des bases saines
Bonjour Mr Lefrancois ,
Je suis propriétaire depuis peu d'une maison de bourg en Pierre en île et vilaine. Au moment de l'acheter nous avons remarqué dans le salon (pierres apparentes) la formation de salpêtre jusqu'à 1m50 par endroits . Les pierres sont jointées en ciment , j'ai donc pour le moment retiré ce ciment sur les 4 murs intérieurs sur une hauteur de 1m50. Nous avions évidemment pensé à poser un drain pour remédier aux remontées capillaires car ma maison et celle de ma voisine mitoyenne sont longée par une voirie avec un léger devers dans le sens de nos habitation. De plus mon salon est légèrement décalé sur la voirie et crée une rétention.
Je possède dans le salon un carrelage que je souhaite conserver qui je pense est en mono cuisson.
Seriez vous disponible pour nous apporter quelques conseils ? je peux vous faire parvenir plusieurs
photos. Si non auriez-vous un contact fiable en île et vilaine ou Bretagne que nous pourrions consulter pour un diagnostic des causes de l'excès d'humidité dans les murs ?
Merci de m'avoir lu ,
Cordialement.
Mr Letaconnoux
Bonjour Mr Letaconnoux,
Je vous envoie un mail au nom de Soigner l’Habitat afin de vous donner les coordonnées de la personne la plus proche de votre habitation.
Bien cordialement