Dans cet article, je vous partage une partie de l’analyse effectuée en Creuse, chez Anaïs et Oscar. Une maison ancienne à murs en pierre, hourdés à la terre, améliorés avec des enduits chaux et… pénalisés par des enduits plus récent au ciment Portland. Non habitée pendant 20 ans, en projet de réhabilitation et amélioration énergétique avec quelques défis à relever : résoudre des problèmes d’humidité en pieds de murs, atteindre un confort thermique de bon niveau, maintenir dans le confort en consommant peu d’énergie, ne pas consommer des ressources inutilement pour les travaux, si possible en auto-réalisation, dans le respect de l’écologie, de la salubrité du bâti, de la santé et du confort des occupants, ménageant le futur de la planète et de nos enfants… A priori un ensemble d’objectifs qui semblent peut-être incompatibles, inaccessibles et illogiques, qui ne collent pas aux réalisations courantes… et pourtant de réalisation simples, efficaces et durables… Pascale Devoucoux, collègue habitologue a magnifiquement expliqué les contraintes et les besoins des murs et comment respecter leurs attentes.
I.T.E ou I.T.I ?
Comment choisir la bonne solution ? Il n’y a pas d’option miracle, qui conviendrait à tout le monde, car tous les bâtis ont leurs spécificités et tous les occupants ont des envies et des besoins différents. Ici, Anaïs et Oscar ont pensé à une I.T.E sur un mur orienté nord-ouest car la présence de l’escalier rend plus délicate la pose d’une isolation, et à une I.T.I pour le reste de la pièce. Dans tous les cas, l’important est de trouver une balance entre budget et pertinence.
Connaître la nature de son mur
Il est toujours préférable de connaître la nature de son mur, cela permet d’effectuer des choix en toute connaissance de cause et, dans la mesure du possible, d’opter pour les solutions les moins nocives pour son mur.
Anaïs et Oscar ont des murs en pierre et en brique et… du plâtre. Le plâtre, c’est un peu à double tranchant. En soi, il est perspirant, mais quand il a subi l’humidité pendant longtemps, il est mort. Avec une I.T.E, si le plâtre n’est pas en trop mauvais état, il n’y a pas forcément besoin de l’enlever. Mais c’est vraiment au cas par cas.
Le mortier bâtard
Le mortier bâtard se faisait beaucoup à une époque : on mélangeait la chaux avec le ciment. Le problème du mortier bâtard est qu’il est impossible de connaître la proportion de chaux et de ciment. On dit que quand on dépasse de 20% de ciment dans l’ensemble, on perd la perspirance. Donc, dans le doute, et afin d’assurer une bonne gestion de l’humidité, il est préférable d’enlever cet enduit. Si vos joints s’effritent, ils sont à la chaux. A l’époque, la chaux était une ressource rare et coûteuse, les mortiers étaient donc très faiblement dosés. Ces mortiers ont une durée de vie comprise entre 80 et 120 ans. Au bout d’un moment, ils s’effritent, contrairement aux enduits terre, dont la durée de vie est infinie, tant qu’ils sont protégés.
Comme le ciment est étanche, à des époques, on pensait qu’en en tartinant sur les soubassements, on allait se protéger de l’humidité et ainsi éviter les remontées capillaires (vidéo), le salpêtre (vidéo) et les auréoles.
Au secours, des ponts thermiques !
S’il faut bien évidemment essayer de réduire les ponts thermiques un maximum, il faut toujours le faire logiquement, dans la mesure du possible, et sans non plus trop se focaliser sur des petits points difficilement gérables. S’il y a quelques petits défauts, ce n’est pas un drame, ce n’est pas ce qui fera exploser votre facture de chauffage ! Toujours être pertinent ! Il faut en revanche veiller à l’absence des points de condensation.
Si vous voulez en apprendre davantage, je vous invite à visionner la vidéo de cette analyse.