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  • Les parements et le confort d’une salle de bains

La salle de bains, lieu de passage obligé, fréquentée par tout un chacun quotidiennement, matin, soir, souvent plus; indissociable de la définition d’un habitat salubre, cette pièce est devenue un standard, et pourtant …

Il n’y a pas si longtemps, un siècle tout au plus, seuls quelques privilégiés disposaient d’un espace pour faire ce qu’on appelait “leurs ablutions”.

Elle a beaucoup évolué, dans sa surface, son équipement, ses agencements… Certains magasins ou professionnels en sont devenus spécialistes…

Bref, impossible, aujourd’hui, d’imaginer un habitat qui n’en serait pas pourvu

Est-ce à dire que nous en avons compris tous les fonctionnements, toutes les subtilités et que nous en maîtrisons toute la gestion (particulièrement comment y gérer la vapeur d’eau, le chauffage) ?

C’est ce que nous allons aborder au fil de cet article.

Historique

Comment en sommes-nous passés du plus rustique au plus sophistiqué ?

La genèse

Comment faisaient nos ancêtres ?

Faute de disposer de ce type d’espace spécialisé qu’est la salle de bains, ne se lavaient-ils pas ? N’allaient-ils pas aux toilettes ?

Bien sûr qu’ils se lavaient… mais pas autant que maintenant, c’est certain !

Bien sûr qu’ils allaient à la selle, mais pas aussi commodément que de nos jours. 

Pas que les indigents d’ailleurs, toute la société. 

Par exemple, s’il est vrai que le château de Versailles, la quintessence de ce qui fut construit pour la gloire d’un roi de France, le Roi-soleil, Louis le XIVème, ne possédait pas de lieu d’aisance ni de cabinet de toilette, équipés de système mécanique ou hydraulique d’évacuation, c’est tout simplement parce qu’à l’époque, il n’était pas possible de garantir le hors gel et que les canalisations nécessaires à de tels équipements auraient éclaté.

Par contre, d’autres équipements existaient.

Très longtemps, jusqu’au milieu du XIXème siècle et l’avènement du chauffage au charbon pour les plus riches et au milieu du XXème pour le reste de la population, on “faisait ses affaires” soit dans un cabinet dit noir (borgne), soit dans une chaise percée, soit dans un seau qu’il fallait vider quotidiennement, soit dans “la cabane au fond du jardin”.

On se lavait beaucoup moins qu’aujourd’huiau mieux une “grande toilette” intégrale par semaine, avec de l’eau dans une bassine pour les plus pauvres, dans un baquet ou une mini baignoire pour les plus riches et, quotidiennement, le visage et les mains avec un  peu d’eau, dans une bassine et grâce à un linge mouillé.

Pour les plus riches, ces ablutions se passaient dans la chambre à coucher, pour l’immense majorité, dans la pièce commune de vie.

L’évolution vers une pièce dédiée à cet usage s’est faite grâce à la progression des systèmes de chauffage d’une part et au gain en pouvoir d’achat d’autre part.

Le chauffage a permis de garantir le “hors-gel” et a donc rendu techniquement possible l’installation d’une pièce dédiée à l’usage de l’eau, alimentée via un réseau permanent.

L’augmentation du pouvoir d’achat a permis, après la satisfaction des besoins primaires, d’augmenter le nombre de pièces d’un logement, communes et/ou individuelles, et d’en spécialiser l’usage. Il a aussi permis l’accès à l’eau courante au plus grand nombre.

Le cabinet de toilette, la salle d’eau ou la salle de bains pour tous étaient nés !

L’évolution de la salle de bain

Les équipements sont apparus au fil des usages.

D’abord le lavabo, puis concomitamment la douche ou la baignoire et le bidet (ce dernier prouve que même après des ébats qui auraient pu justifier d’une douche, on n’en éprouvait pas forcément la nécessité…).

Les baignoires sabot étaient courantes ; elles nécessitaient moins d’eau. Elles se sont agrandies, elles ont été de plus en plus supplantées par les douches, lesquelles évoluent vers la douche dite “à l’italienne” et … le bidet a disparu, preuve indéniable que la douche est devenue quasi universellement quotidienne.

Aux débuts, les murs étaient simplement enduits avec un mortier à la chaux ou recouverts de plâtre.
Pour les protéger des projections d’eau, soit quelques planches habillaient l’arrière des équipements (vasque, lavabo, baignoire), soit un enduit glacé, à la chaux hydraulique ou au ciment.

Les parois ont été de plus en plus habillées de faïence (1 ou 2 m2 autour du lavabo, jusqu’à hauteur de la tête autour de la baignoire), les cabines de douche se sont élargies, approfondies, les receveurs ont été remplacés par un sol carrelé.

Pour des raisons de confort, on chauffe cette pièce de plus en plus.

Parce qu’on en a les moyens, à la fois techniques (production importante d’eau chaude) et financiers, l’eau des douches est de plus en chaude et elles durent de plus en plus longtemps…

Pour des raisons d’esthétique et d’étanchéité à l’eau ruisselante, les parois sont de plus en plus “faïencées” du sol au plafond

Pour compenser l’apparition de buée et condensation (inévitable dans de telles conditions d’exploitation), des systèmes de renouvellement d’air ont été installés. Ils allaient de la simple hélice intégrée dans une vitre et entraînée par le flux naturel d’air, répartissant immédiatement l’air froid entrant, à la VMC en passant par l’extracteur électrique.

Les équipements ultimes : le sèche-serviettes et la raclette pour chasser l’eau des parois…

Fin du voyage, quintessence actuelle de la salle de bains, désormais, c’est sur les types d’équipement qu’on joue : robinets mitigeurs, pommes de douches fixes ou mobiles, de taille de plus en plus grande, lumineuses avec des couleurs qui varient… 

C’est magnifique, mais est-ce pertinent ?

Rappels du confort

Nous avons déjà, via de nombreux articles, développé ici ce qu’est le confort et ce que sont les conditions de son ressenti.

Nous en rappellerons simplement les grandes lignes.

Le confort n’est pas une température qu’il faudrait atteindre, mais un ensemble de critères qui, associés ou cumulés, nous informent sur notre niveau de satisfaction à nous situer dans une ambiance donnée.

Le premier critère concerne l’Humidité Relative (HR) de l’air ambiant.

Le deuxième concerne le fait que nous perdons des calories et que nous devons les compenser en puisant dans notre environnement. Attendu que 60% des pertes s’opèrent par rayonnement, il est important de les compenser par le même moyen : du rayonnement. Il s’agit des rayons infrarouges.

Il faut également éviter tout mouvement d’air (vidéo) car il est analysé par nos systèmes de captation comme des vecteurs de perte de calories, donc ressenti négatif.

La stabilité de la température est le troisième critère de ressenti positif de confort.

La température elle-même n’intervient qu’après et plutôt en tant que variable d’ajustement.

Notre ressenti de confort dans une salle d’eau dépend de notre façon de gérer son espace et ce que cette gestion déclenche vis-à-vis des critères sus-cités.

Voyons si ce que sont devenues nos salles de bains va dans le bon sens.

Humidité relative de l’air ambiant

Il s’agit du chemin parcouru entre l’impossibilité de changement d’état de l’eau contenue sous forme de vapeur dans l’air ambiant (possible grâce à l’absence de toute molécule d’eau dans l’air), et le moment où les conditions de pression et de température de l’air combinées à la quantité d’eau dans l’air permettront à cette dernière de changer d’état.

Plus le pourcentage est élevé, plus nous approchons du seuil de saturation.

Le niveau de confort le plus courant se situe entre 45 et 60 %, la moyenne générale de ressenti de confort se situe à 55 %. En-deçà de 40 %, un ressenti de muqueuses sèches se déclenche, au-delà de 65 %, un ressenti désagréable de moiteur apparaît.

Vu la nature et la fonction de la salle d’eau, il y a fort à parier que l’air sera généralement trop chargé en eau. Le moyen le plus rapide de faire redescendre l’HR est de chauffer l’air.

Rayonnement

Le confort ressenti du fait des rayonnements (vidéo) dépend d’un équilibre subtil entre ceux émis (perdus) par l’occupant des lieux et ceux qu’il va recevoir.  En effet, si les rayonnements émis par l’environnement sont inférieurs à ceux qu’il émet, il ressentira de l’inconfort. 

Les rayons provenant de ce qui l’entoure ont plusieurs origines : 

  • un système de chauffage fonctionnant sur un principe de radiation, 
  • la réflexion,de surface brillantes, 
  • les parements divers, du fait de leur effusivité favorable ou du fait de leur chaleur propre).

Pour qu’un utilisateur d’une salle de bains capte un maximum de rayonnements, il faut que beaucoup soient émis.

Pour qu’ils soient diffusés par l’effet de rayonnement naturel des parois, il faut que celles-ci soient chaudes.

Pour diffuser de nombreux rayonnements renvoyés par les parois réfléchissantes, il faut en émettre beaucoup à l‘instant T.

Courants d’air

Ils sont le plus souvent générés par des différences de température entre des parties froides et des parties chaudes d’une même pièce. Il s’agit donc dans ce cas de ce qu’on appelle des convections (vidéo).

Une autre source des courants d’air : les fuites dans les parois ou l’ouverture d’une porte ou d’une menuiserie extérieure.

Stabilité de la température

Elle est généralement assurée soit par des parements à forte chaleur spécifique, grâce à des matériaux en contact visuel direct (ce qui favorise leur émission directe de rayonnements vers l’occupant des lieux), soit par un équipement ou une cloison représentant un volume important de matériau à faible diffusivité.

Ces deux cas ont été présentés dans un article publié antérieurement dans ces colonnes.

Paradoxe

Les conditions étant connues, observons si nous sommes, idéalement, dans les situations requises.

La pièce nécessitant le plus de chaleur

C’est la pièce dans laquelle nos organismes vont être le plus mis à rude épreuve.

En effet, pour nous y laver, nous allons devoir nous mettre nus et donc nous ne serons plus protégés par un quelconque vêtement. C’est la condition dans laquelle nous perdons le plus de calories par émission de rayonnement. Il nous faudrait donc, pour compenser cette perte, en capter beaucoup.

Ces infrarouges pourraient nous être renvoyés par les parements des parois du fait de leur température (si elle est élevée). Or, n’étant pas occupée en dehors des temps de toilette, cette pièce est rarement tenue à haute température

Il faudrait pourtant que cela soit le cas pour que ses parois soient chaudes. En effet, attendu qu’elles sont de plus en plus souvent revêtues de faïence et vu les qualités réfléchissantes de celles-ci, il ne faut pas en espérer une montée rapide en température : au lieu de capter le rayonnement et, ainsi, monter en température, leur aspect brillant provoque un renvoi des rayonnements divers, y compris les infrarouges.

La pièce la plus mauvaise au plan de la teneur de l’air en eau

Se laver sous la douche, en plus des émissions instantanées de vapeur d‘eau du fait de l’utilisation d’eau chaude, provoque le dépôt d’une quantité non négligeable d’eau sur les parois et sur nous-mêmes. Cette eau sur les parois, si elle n’est pas évacuée rapidement, va s’évaporer au fil du temps (vidéo). En nous essuyant, nous allons transférer l’eau de notre peau dans la serviette. Celle-ci va sécher petit à petit, ce qui correspond à à l’évaporation de l’eau qu’elle contenait.

Malheureusement ce changement d’état provoque un puisage de température dans l’air ambiant, ce qui le refroidit.

Toute cette eau va se retrouver dans l’air ambiant de la salle de bains et donc accentuer les risques de condensation, le fameux point de rosée. Si celui-ci se produit, de l’eau liquide va stagner contre les parois les plus froides… ce qui risque fort de générer des moisissures (les plus classiques aboutissent au noircissement des joints des faiences).

La pièce la moins perspirante

Pour limiter les risques liés à l’eau dans l’air, il est absolument nécessaire de faire baisser l’HR.

Ceci est possible en chauffant l’air ambiant, or plus personne ne se trouve dans la pièce et la chauffer à température élevée représente non seulement une consommation importante d’énergie, mais aussi une atteinte à la réglementation (partout, maximum 19°).

Est-il nécessaire de rappeler que chauffer, c’est devoir acheter de l’énergie, laquelle est loin d’être gratuite, donc ceci engendre une dépense non négligeable.

De plus, cette énergie consommée a un impact sur le dérèglement climatique, et elle ne sera plus disponible pour d’autres usages.

L’autre solution pour faire baisser l’HR consiste en l’évacuation de l’eau en excès dans l’air ambiant.

Si les parois sont perspirantes, une partie peut être évacuée par son intermédiaire, or nous les faïençons en quasi-totalité, obérant ainsi de facto toute possibilité de migration.

La seule solution raisonnable restante est de renouveler l’air de façon très sérieuse.

Équipement et agencement : ce qu’il faudrait faire

Force est de constater que, tel que nous équipons et utilisons nos salles de bains, nous sommes très loin de ce qu’il conviendrait de faire.

Parements

La première chose qu’il faut changer, c’est la nature des parements.

Nous avons vu qu’ils doivent permettre la migration d’une partie de l’eau par perspirance. 

De fait, les recouvrir de faïence est aux antipodes de ce qu’il conviendrait de faire.

Deux familles de matériaux peuvent permettre d’améliorer ce point.

Bois

Un parement en bois permet d’atteindre plusieurs objectifs :

Gestion de l’eau dans l’air ambiant

La nature très perspirante du bois favorise l‘évacuation de l’eau de l’intérieur vers l’extérieur (à condition bien sûr de ne pas l’étanchéifier).

Pour ce faire, et afin d’éviter une saturation déplacée, il est nécessaire de bien respecter la progressivité des capacités des matériaux, en veillant à permettre une évacuation vers l’extérieur supérieure à la prise en charge depuis l’intérieur. Ceci a été développé ici, en préconisant une progressivité des valeurs Sd.

Les capacités hygroscopiques du bois favorisent la rétention d’eau dans la paroi sans pour autant remettre en cause le fonctionnement thermique de celle-ci, si ce n’est au plan de l’effusivité.

Rayonnement, effusivité

Le bois, par nature, monte très vite en température du fait d’une effusivité excellente tel que déjà développé dans ces colonnes.

De ce fait la situation des échanges de rayonnement entre l’organisme nu de l’occupant et les parois est très nettement améliorée.

Inquiétudes au sujet du bois

La force de l’habitude et les idées préconçues étant ce qu’elles sont, nous pressentons des réticences, deux particulièrement.

Moisissures, pourrissement

Il est utile de rappeler ici que depuis des temps immémoriaux nous avons fabriqué des bateaux en bois et que nos ancêtres, les Gaulois, ont inventé un récipient qui a changé leur vie : le tonneau.

Dans un autre domaine, les caillebotis couramment utilisés au fond des douches ne pourrissent pas, pas plus que les parois des saunas, pourtant avec une atmosphère intérieure saturée ou proche de la saturation en eau, avec des teneurs absolues en eau extrêmement élevées.

Certains peuvent être tentés de se tourner vers des bois réputés résistants. Pourquoi pas, mais ce n’est pas nécessaire (cf. les caillebotis et/ou les tavaillons : très souvent en épicéa ou pin, non traités, non vernis).

Par contre nous déconseillons vivement les essences fortement chargées en tanin telles que le chêne ou le châtaignier ; le tanin coule et engendre des traces très inesthétiques.

Les plus timides peuvent opter pour des lambris en bambou, mais c’est dommage car ces matériaux proviennent d’origine lointaine et sont très manufacturés, donc avec une empreinte carbone dégradée.

Par ailleurs, vu le peu d’épaisseur du matériau de base, ces planches sont réalisées par empilage et collage de diverses couches, colles qui, a priori, ne sont pas toujours inoffensives. Enfin, le bambou n’est pas du bois, mais une plante de la famille des graminées et, à ce titre, n’est pas soumis aux même contrôles, ce qui peut ouvrir la porte à des pratiques peu vertueuses.

Nos conseils

Choisir un lambris d’au moins 13 mm d’épaisseur. Si possible préférer des bardages de 18 mm ou plus. 

Opter pour des bois non traités.

Préférer une pose horizontale en entuilage (ce qui favorisera l’écoulement de l’eau). 

Le pied des parois, au droit des écoulements importants, seront traités avec un profil métallique ou autre de renvoi d’eau, à l’identique de ce qui se pratique pour les parements extérieurs de type bardage.

Minéral

Tout comme les parements bois évoqués ci-avant sont légion dans les saunas, y rendant de magnifiques services, indéfectiblement et durablement, nous nous inspirons des revêtements des parois des hammams pour conseiller un revêtement de type tadelakt.

Ceux-ci sont également perspirants.

Ils sont moins efficaces au plan de l’effusivité mais compensent par une plus grande capacité de stockage de calories (du fait de leur densité).

Pour ceux qui craignent le pourrissement du bois, il s’agit là d’une alternative sécurisante.

Nous tenons à rappeler ici qu’on ne s’improvise pas spécialiste de tadelakt, même si sa réalisation semble simple, elle nécessite des tours de main qui s’acquièrent au fil de la pratique. 

Nous conseillons de faire appel à un spécialiste ou d’acquérir un savoir-faire minimal lors d’un stage dûment encadré par un sachant.

Attention !!!

Les préparations prêtes à l’emploi vendues en Grande Surface de Bricolage (GSB) sous cette appellation n’ont pas grand chose à voir avec le vrai tadelakt, lequel n’est pas définissable uniquement du fait de ses composants, mais d’une technique de mise en œuvre.

Renouvellement d’air

Il faut bien évidemment, comme dans toutes les parties du bâtiment, renouveler l’air des salles de bains ou des salles d’eau

Ce besoin a fait l’objet, ici, de plusieurs articles, l’un dédié à la nécessité de ventiler et aux systèmes les plus simples : ventilation naturelle et VMC simple flux ; le deuxième aux VMC double flux ; le troisième aux Ventilations Mécaniques par Insufflation ainsi qu’à ce que nous aimerions voir changer au plan administratif afin de “coller au plus près” aux évolutions dans l’exploitation des bâtiments et au climat qui, lui aussi, évolue. 

Si vous ne l’avez déjà fait, nous vous en conseillons la lecture.

Attention !!!

L’ouverture des menuiseries est notoirement insuffisante pour renouveler l’air et, entre autres, permettre l’évacuation de la vapeur d’eau en excès.

Par exemple : l’eau transférée dans une serviette lors de l’essuyage sera “vaporisée” au fil de plusieurs heures. Serait-il pertinent de maintenir la fenêtre d’une salle de bains ouverte pendant une telle durée ? Non bien sûr.

Comportement spécifique dans la salle de bains

Il faut, pour améliorer thermiquement le fonctionnement des salles de bains et salles d’eau, évoluer dans nos comportements au cours de leur utilisation.

Le moins d’eau possible

Pour commencer, et pour ceux qui se douchent longuement, nous conseillons d’en réduire la durée : moins de temps sous l’eau, c’est moins de temps d’émission de vapeur d’eau, donc moins de désagréments liés à cet élément.

Même si les pommeaux de douche “tendance”, très larges, sont équipés de mousseurs, ils nécessitent beaucoup d’eau. 

Nous conseillons de revenir à des systèmes plus petits, certes moins “tendance” mais plus économes en eau, donc là encore, générant moins d’émission de vapeur.

Eau la moins chaude possible

Il peut être très agréable de se doucher avec de l’eau très chaude. Si cela peut se comprendre pour se réchauffer après une activité à l’extérieur par temps froid, le plus souvent il est possible de baisser l’eau de quelques degrés. La température moindre réduira considérablement les émissions de vapeur d’eau avec, toujours, pour corollaire, moins de vapeur d’eau à gérer, moins d’inconfort, moins de besoin de chauffer, moins de risques de moisissures, bref, bénéfice sur toute la ligne.

Changer de mode opératoire pour s’essuyer

Au sortir de la douche, avant de s’essuyer avec une serviette ou une sortie de bain qui devront sécher par évaporation d’eau dans l’air de la pièce, s’essuyer avec un linge humide type gant de toilette et l’essorer dans la douche, un peu comme on récupère de l’eau avec une éponge humide.

Après, et seulement après, il est possible de s’essuyer classiquement. 

Toute cette eau récupérée et évacuée par le réseau d’évacuation des eaux, c’est autant de moins dans l’air par évaporation.

“Éponger” les parements

L’eau qui a ruisselé sur les parois et qui ne s’est pas écoulée naturellement peut facilement être, au moins en partie, évacuée en la chassant avec une raclette en caoutchouc. C’est vite fait et ça réduit considérablement les quantités d’eau à évaporer, encore un bénéfice !

Conclusion

Il faut jouir de cette évolution et de ces acquis récents que sont les salles de bains et les salles d’eau. Il serait dommage de se priver du bonheur simple de prendre une douche.

S’en priver serait non seulement un recul au plan du plaisir, mais aussi au plan sanitaire.

Il faut cependant évoluer vers des équipements différents, abandonner ceux qui ne permettent pas le fonctionnement optimal de ces pièces humides pour leur en préférer d’autres beaucoup plus vertueux, à tous points de vue

Nous avons vu à quel point le remplacement de parements non perspirants à base de faïence par des parements perspirants en bois ou de type tadelakt peut améliorer le fonctionnement et l’exploitation des pièces humides.

Produire de la faïence nécessite beaucoup d’énergie et ces matériaux ne sont pas recyclables. Ils proviennent souvent de loin, ce qui accentue leur mauvais bilan environnemental, alors qu’un tadelakt sera beaucoup plus vertueux et que le bois le sera encore plus.

Nous avons conscience de “ramer” à contre-courant mais les temps actuels, dérèglement climatique, canicules à répétition, réduction des ressources fossiles…doivent nous inciter à changer … alors, parmi d’autres actions changeons de paradigme pour la salle de bains, osons, osez !

Images : jesse bridgewater, midascode, jasmin 77, manbob86, efes, kirkandmini, kboyd – Pixabay

Claude Lefrançois


Après 30 ans dans le bâtiment, ancien charpentier, ancien constructeur, ancien maître d’œuvre, formateur dans le bâtiment, expert en analyse des bâtis anciens avant travaux, auteur de nombreux articles et d’un livre “Maison écologique : construire ou rénover” aux Ed. Terre vivante, auteur de 2 ebooks disponibles sur mon blog, je suis désormais retraité.
Je mets mon temps disponible et ma liberté d’expression à votre service : j’observe et j’analyse, au besoin je dénonce ou émet des idées.
Bonne lecture.

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