Des candidats à la construction, d’autres orientés vers la rénovation, qu’ils réalisent eux-mêmes ou confient la réalisation à d’autres, sont de plus en plus attirés par l’écologie.
Mais, au-delà de leur volonté d’écologie, nous entendons aussi, souvent, que la construction écologique serait plus chère. Est-ce vrai ?
Et surtout, au-delà du coût plus élevé, ces constructions sont-elles réellement écologiques ?
Dans cet article, nous allons analyser ce que sont l’écologie appliquée à l’habitat, et l’économie, également appliquée à l’habitat.
Nous allons aussi nous poser la question de l’existence d’une seule économie, celle qui nous est habituelle ou s’il y a d’autres économies et en quoi elles seraient applicables au bâtiment.
Qu’est-ce qu’une maison écologique ?
Nous avons déjà développé ce thème ici. Rappelons-en les bases.
Elle doit s’appuyer sur ce que nous appelons les 4 piliers.
Un habitat respectueux de l’environnement
Tout d’abord elle doit respecter l’environnement, ce qui va de son implantation, pas trop loin des centres d’intérêts ou de travail de ses occupants, jusqu’aux matériaux et la technique qui auront permis de la construire ou rénover, en passant par le respect de la maison elle-même, de sa durabilité, de son fonctionnement en matière de gestion des remontées capillaires, de transit de la vapeur d’eau, des mouvements des murs et encore de nombreux autres points.
Un habitat sain
Il s’agit de ne pas s’exposer à des matériaux qui laisseraient émaner des vapeurs toxiques, soit lors de l’exploitation, soit lors événements plus violents tels qu’un incendie (vidéo).
Les champs électriques et magnétiques seront aussi pris en considération. Le radon commence à faire beaucoup parler de lui et être considéré comme risque important.
Il faut aussi prendre en considération ce qui est une des causes les plus courantes des pathologies pour la maison et/ou pour ses occupants, l’eau dans la maison (vapeur et/ou liquide).
Un habitat autonome
C’est une des tendances fortes de ces dernières années, la recherche de l’autonomie. L’autonomie énergétique, mais aussi alimentaire.
Le collapse aidant, de nombreuses personnes souhaitent se préparer à s’autosuffire. Beaucoup cherchent comment stocker, entre autres, l’électricité, produire leur propre gaz.
Un habitat collaboratif
Alors que toute l’histoire de l’humanité, les différents lieux d’occupation par l’homme découverts et analysés montrent qu’il a survécu en s’organisant en sociétés plus ou moins grandes, en mutualisant les moyens et les ressources, mais surtout pas seul, il semblerait que la tendance actuelle serait d’aller vers une voie opposée. Heureusement quelques expérimentations montrent la direction.
A noter qu’il y a souvent confusion entre autonomie et autarcie, alors qu’il semble que la solution serait plutôt de se grouper en petites communautés.
L’économie, c’est quoi ?
Quand on parle d’économie, on sous-entend “ce qui régit le fonctionnement au plan financier”, tant au niveau des individus que de l’entreprise ou des sociétés, jusqu’à ce qui devrait régir le fonctionnement de chaque nation.
Certains vont jusqu’à établir des parallèles entre le Produit Intérieur Brut (PIB), la richesse d’une nation et le bonheur d’y vivre, ceci, comble du comble, en le rapportant jusqu’aux individus afin de mesurer leur niveau de vie, comme si le bonheur se situait dans le détention de richesses matérielles et dans le consumérisme.
Si nous devions résumer ce à quoi ce mot fait le plus penser, ce serait : “l’argent”, “le fric”, l’euro, le dollar, les moyens d’en gagner.
Mais est-ce là l’alpha et l’oméga de la vie ?
L’économie est à ce point orientée vers l’équilibre financier, le profit, l’organisation propre à rester dans un équilibre entre ressources financières et dépenses possibles qu’elle ne prend pas en compte la ressource. Le bien vendu n’a de valeur qu’au travers de ce qu’il a consommé d’énergie, du temps nécessaire à sa production et de ce qu’il va falloir payer pour son transport, sans oublier le marketing bien sûr, la pub.
Mais quid des ressources en matière première ? Nada, rien ! Elles sont, en économie, considérées comme illimitées !
Lien entre écologie et économie
Habitat respectueux de l’environnement
Nous regardons de temps à autres les biens immobiliers à vendre. Parfois une annonce nous fait savoir que telle maison présentée est écologique. Mais sur la foi de quoi ?
Le plus souvent, malheureusement presque exclusivement, du fait des matériaux utilisés.
Pour beaucoup d’ailleurs il suffit qu’elle ne soit pas en béton au ciment Portland et ne comporte pas de polystyrène ou laine de verre pour être qualifiée d’écologique.
Un peu court à notre avis.
Et même pour les autres matériaux, ceux qui sont, intrinsèquement, non polluants, qu’en est-il une fois transportés, leur emploi est-il justifié ?
Quelques exemples sur la Provenance
- la laine de bois a-t-elle été produite proche ou parcouru 3000 km en camion ?
- le bois est-il issu d’une exploitation certifiée FSC, PEFC …
- les panneaux de bois n’auraient-ils pas pu être remplacés par du bois massif ?
- est-il sage d’avoir mis du liège, denrée rare, là ou de la laine de bois aurait parfaitement rempli la fonction ?
- est-il sage d’acheter une menuiserie fabriquée à 3000 km alors que la même qualité est produite localement ?
L’exploitation du logement sur la durée
Presque tout ce qui limite le coût d’exploitation, la consommation d’énergie pour l’exploitation, est considéré pertinent. Le seul fait de limiter l’impact consommation à l’usage justifie de tout.
Dont acte, mais si nous allions un peu plus loin.
L’exemple emblématique, ce qui légitime le plus les dépenses relève de l’économie d’énergie pour le chauffage.
On parle généralement de kWh nécessaires par m2 habitable.
Lorsque l’on part d’une maison ancienne de 100 m2 habitables “dans son jus” et qui nécessite allègrement 300 kWh par m2 pour être chauffée, soit 30 000 kWh/an, il est évident qu’en isoler les combles et s’attaquer à 30% des pertes ne se discute pas.
Imaginons que dans cette même maison, on change les menuiseries et ainsi que la 3ème source de pertes sera réduite (la 2ème étant liée aux fuites d’air non maîtrisées), là aussi, ce peut être, écologiquement, justifiable.
Mais que penser d’une Isolation Thermique par l’extérieur qui, elle, va s’attaquer à la 4ème source de fuites, donc une économie réelle à l’exploitation, mais pour combien de ressources consommées ? Surtout si, écologie oblige, cette isolation aura été réalisée avec des matériaux … écologiques. Dans ce cas, souvent de la laine de bois très haute densité, il faudra reprendre toutes les tablettes et toutes les pièces d’appui des menuiseries, déplacer les descentes d’eau de toit, peut-être agrandir les avant-toits pour qu’ils recouvrent la surépaisseur générée, peut-être aussi déplacer les regards de collecte des eaux de toit … Economiquement, une telle opération coûtera très cher et ne sera probablement pas amortissable avant 40, 50 ans, parfois plus encore, parfois au-delà de la durée de vie des matériaux mis en œuvre !
Et écologiquement, y aura-t-il économie de ressources. A savoir, un matériau, même écologique, même d’origine renouvelable, nécessite de l’énergie pour le produire, le transporter, les machines qui vont servir à sa mise en œuvre vont aussi consommer de l’énergie, toute cette énergie grise sera-t-elle compensée par une économie d’énergie à l’exploitation ? Rien n’est moins sûr !
Déplacements
Certains rêvent du véhicule électrique en tant que solution aux déplacements.
De grands groupes (relayés en cela par des scientifiques et des “développeurs” qui ne voient qu’une partie du problème, oublient, comme les économistes, que la ressource n’est pas illimitée) nous vendent (ou pré-vendent) déjà les solutions dont ils rêvent.
Or, la réalité est tout autre. Elle a donné lieu à l’émergence d’une nouvelle donnée : “la criticalité” (lien vers un article du CNRS), le moment où les besoins ne pouvant plus être couverts, la situation deviendra critique, en d’autres termes : nous ne pourrons satisfaire la demande, pénurie.
Lorsque la ressource est prise compte, il apparaît évident qu’il ne sera pas possible, pour chacun, de disposer d’un véhicule électrique tel que nous le connaissons aujourd’hui avec des véhicules à moteur à explosion.
L’habitat écologique devrait s’apprécier selon une approche globale.
A l’aune de la globalité, une même maison, écologique dans sa conception, sa construction et son exploitation, pourra s’intégrer totalement dans une démarche écologique si ses occupants travaillent et vivent à très courte distance et ne font quasiment pas appel aux déplacements automobiles ou qu’ils parcourent, avec leur(s) véhicule(s) des milliers de kilomètres annuellement.
Parfois des acheteurs préfèreront une maison éloignée de leurs centres d’intérêts ou lieux de déplacement obligatoire, car moins chère qu’une autre plus proche. Parfois aussi, parce que, à prix identique, elle sera écologique, super !
Les chiffres sont rébarbatifs, c’est vrai, mais on dit aussi qu’ils sont têtus !
Alors ce n’est pas courant, nous allons nous lancer dans une petite démonstration.
Une personne qui utilise une voiture automobile seule pour se rendre au travail chaque jour, à 50 km de chez elle, consomme combien de carburant par an ?
Imaginons cette personne sage, avec un véhicule de taille raisonnable, 4,5 litres de carburant aux 100 km, à raison d’un aller/retour par jour, 228 jours travaillés par an parcourra 50 x 2 x 220 = 22800 km/an, soit, à raison de 4,5 l/100km : 4,5 x 228 = 1026 litres de carburant !
Il nous est arrivé d’entendre des personnes dans cette situation expliquer à d’autres qui consommaient 1 000 litres de fuel par an pour se chauffer que ce n’est pas bien de se chauffer au fuel, pas écolo, que ça participe au dérèglement climatique beaucoup plus que la belle pompe à chaleur qu’elle a, elle-même, fait installer !
Cohérent, incohérent … Comment disent les enfants ? “C’est celui qui dit qui y est !”. Quand on vous dit que la vérité sort de la bouche des enfants !
Et encore, nous avons retenu une distance raisonnable, une voiture relativement sobre, pas pris en compte son entretien, les ressources consommées pour sa fabrication, son entretien, le besoin des routes pour y circuler …
Et le temps perdu ? Sur des parcours à moyenne distance, routes souvent moyennes à petites, au moins pour une partie, la moyenne horaire se situera probablement vers 60 km/h. Un dernier calcul : 22800 km/ 60 km h = 380 heures. Un mois de travail représente combien d’heures par mois pour un salarié à 35h/semaine ? Selon le ministère du travail : 151,66 heures.
Conclusion : notre quidam écologiste convaincu consacre : 380/151,66 = 2,50 mois, quasiment l’équivalent de ¼ temps rien que pour ses déplacements liés au travail !
Voilà une des raisons pour lesquelles, du fait des impacts possibles de pollution, de consommation d’énergie et ressources liées aux déplacements, nous considérons qu’une maison n’est pas forcément écologique pour tout le monde.
Quitte à se mettre quelques personnes à dos, nous nous posons la question suivante : “Est-il légitime, sous prétexte de vouloir vivre proche d’un bois, au fin fond de la campagne, loin des sources de pollution, de polluer soi-même beaucoup du fait de son propre déplacement ?”
Habitat sain
Oui, un habitat écologique sera généralement plus sain qu’un habitat lambda, ceci ne nous semble pas discutable.
De plus en plus d’études démontrent les liens évidents entre les traitements phytosanitaires infligés aux terres agricoles et, par voie de conséquence, leurs implications sur la qualité de la production alimentaire qui en est issue.
Cette qualité dégradée pouvant aller jusqu’au déclenchement de maladies graves, parfois fatales quant à leur issue : la mort.
De plus en plus d‘actions en justice sont entreprises par des plaignants victimes de ces intrants chimiques. Jusqu’à présent, les fabricants, par moult pirouettes, tricheries parfois, ont réussi à échapper aux fourches caudines de la justice … jusqu’à quand ?
Pourrait-on tenter un parallèle nourriture saine / habitat sain ?
La sensibilisation est moins avancée en ce qui concerne les effets sur la santé d’environnements malsains dans les habitats, mais là aussi, les choses progressent.
Certains COV sont désormais recherchés, certes la législation est encore timide, mais c’est un début. Par exemple, il ne fait plus guère de doute pour l’immense majorité que les mousses PE et/ou PU sont très souvent la cause des morts dans les incendies domestiques.
Vivre au milieu de matériaux qui laissent émaner divers gaz, vapeurs ou particules, dont certains à effets individuellement néfastes, n’est pas anodin. Alors, que penser des effets “cocktails” ?
Les allergies diverses, les patients atteints d’asthme, le développement de cancers et autres maladies tout aussi graves et, parfois, fatales n’auraient aucun lien avec l’habitat ?
Nous sommes convaincus, au moins en ce qui concerne l’asthme et les maladies respiratoires, intimement liés à la teneur en eau des habitats, qu’il y a lien de cause à effet.
Qui n’a pas entendu parler des difficultés de la Sécurité Sociale à équilibrer ses comptes ? Si ce point est connu et entendu, un autre l’est beaucoup moins : le coût sociétal.
Nous sommes tout à fait d’accords avec ce principe qu’une personne malade a droit à l’aide et à l’accompagnement de la société dans ses difficultés. Nous pensons même qu’une société peut s’évaluer, en partie, sur ses capacités à accompagner les plus faibles ou les plus fragiles. Cependant cet accompagnement a un un coût indéniable, doublé d’un manque : une personne qui se soigne n’est plus au service de la société !
Même si un habitat écologique est souvent plus cher, si ses occupants sont moins malades, le coût sociétal sera moins élevé, donc sur ce plan, écologie = économie.
Ces coûts appelés “Coûts indirects de courte ou longue durée” et “coût à long terme du fait de la morbidité ou de la mortalité” sont très bien expliqués dans les pages 156 à 180 de la thèse de Hassan SERRIER dans laquelle il s’appuie sur les effets liés à des cancers. Il est fort probable que les conséquences d’autres types de maladies sont de mêmes ordres.
Un habitat autonome
Si nous pensons que le développement durable est une notion discutable dans son concept, la phrase qui le définit est plus explicite: “un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs”
Or ceci serait possible si les ressources demeuraient toujours à un niveau constant, ce qui ne sera pas le cas.
Il faudrait donc tendre vers l’autonomie sans consommer nous-mêmes des ressources précieuses.
Ce qui milite pour l’utilisation optimale de tout outil, y compris en le louant ou en se le prêtant, sans que chacun dispose du sien propre.
Par exemple, en terme de tondeuse (si tant est que tondre soit écologique …), rares sont celles qui sont utilisées collectivement. Pourtant elles fonctionnent combien ? … 2 heures par semaine aux périodes les plus chargées. Une tondeuse ne pourrait-elle pas servir à 5 ou 10 personnes ?
Certes, le risque de panne serait alors plus grand, mais au lieu d’acheter 10 machines à moindre prix et de moindre qualité, il suffirait d’acheter une seule machine, quitte à la payer 2 fois plus cher, mais 2 fois plus fiable.
Pour fabriquer une telle machine, il faudrait probablement 10 ou 20% de matière première et d’énergie grise en sus, voire le double, mais ce serait, pour 10 utilisateurs, globalement 5 fois moins de ressources consommées et 5 fois moins d’argent dépensé …
Et cela favoriserait les échanges entre voisins.
L’autonomie c’est aussi produire soi-même au moins une partie de ce qu’on consomme, si possible tout ce qu’on consomme.
Or, ce qui est le plus recherché c’est l’autonomie énergétique, avoir assez d’électricité pour continuer à utiliser ce qui contribue à notre confort : lave-vaisselle, ordinateur, chaleur élevée, éclairage la nuit, mais est-ce indispensable pour vivre ?
On peut laver la vaisselle à la main, on a vécu jusqu’à 30 ans en arrière sans ordinateur, on vivait dans 14° il y a 70 ans et on s’éclairait à la bougie il y a 100 ans. Oh bien sûr, tout cela est confortable, mais pas indispensable. Ce qui est indispensable, c’est de se protéger dans un abri fermé, étanche au vent et à la pluie, de s’habiller plus s’il fait froid, mais surtout, manger et boire !
En quoi cela a-t-il quelque chose à voir avec l’économie ? Cela a tout à voir avec l’économie, pas l’économie financière, mais celle(s) nécessaire(s) à la vie !
Les autres formes d’économie
L’économie des ressources
Ce n’est pas parce que qu’on peut s’offrir un équipement qu’il nous faut l’acquérir, c’est parce qu’on en a besoin, un besoin bien analysé et confirmé. Ainsi, nous serons totalement dans l’économie et l’écologie.
Les consommations des ressources minérales et d’énergie fossile nous ont permis d’être plus efficaces qu‘autrefois. Cependant, puisque nous savons que ces ressources sont limitées, il nous faut apprendre à les utiliser avec parcimonie.
Il ne s’agit pas de ne plus s’équiper, mais de le faire en limitant le plus possible la consommation des ressources, y compris en se limitant à ce qui nous semble indispensable, y compris en mutualisant ces équipements.
Il peut être plus agréable de se promener à vélo que de faucher son herbe à la main. Alors pourquoi pas, gagnons du temps, tondons avec une tondeuse, mais pas la nôtre en pleine propriété, une tondeuse collective : nous en tirerons le même bénéfice individuel avec une moindre consommation de ressources, et, si la chose se généralise, nous aurons la possibilité de jouir de tels équipements plus longtemps.
L’économie du temps
Le temps nous est compté, à tous. Il ne l’est pas plus qu’autrefois, pas moins non plus. Simplement tous nos équipements nous ont permis d’être plus efficaces. Nous passons moins de temps à faire chaque chose et ainsi nous disposons de temps pour d’autres occupations.
Ce temps disponible ainsi gagné, ne le dépensons pas inutilement, mettons le à profit pour redécouvrir les plaisirs du jardinage, de la production de quelques légumes dans un potager, même modeste, ce sera un début et une redécouverte de ce qui, un jour, pourrait être une nécessité absolue : tendre vers l’autonomie alimentaire.
L’efficacité avant tout
Si nous ne voulons pas être contraints, plus tard, lorsque les ressources deviendront trop faibles pour satisfaire nos propres besoins, il nous faut apprendre à réduire nos besoins et nous concentrer sur l’essentiel, apprendre, ré-apprendre à n’investir que dans la mesure où il y a un bénéfice réel au plan des ressources.
Conclusion
L’écologie et l’économie sont-elles compatibles ?
Trop souvent elle le sont encore peu, voir pas, mais il est tout à fait possible qu’elles le soient totalement.
Non seulement c’est possible, mais il est obligatoire de tendre vers cet objectif.
On entend souvent : “mon voisin ne fait rien, les américains s’en moquent, alors ce que je fais ou pas, quelle importance ?”
C’est vrai que vu sous l’angle de l’effort collectif nécessaire, l’effort individuel peut sembler vain.
Ce à quoi nous répondons “Ok, collectivement, votre action n’a pas un impact considérable, encore que, les petits ruisseaux font les grandes rivières. Mais puisque, individuellement, vous avez compris que nous allons tous devoir découvrir, redécouvrir des modes de vie plus contraignants, vos efforts volontaires d’aujourd’hui vous auront préparé mieux aux efforts contraignants de demain.”
Tout le monde sait que pour réussir une chose, il faut s’y entraîner, entraînons nous à rendre ces 2 concepts compatibles.
Papy Claude,
Merci de nous partager ces réflexions tellement d'actualités et de nous faire prendre conscience de nos actes Peut-être qu'un jour vous serez cité pour un sujet du Bac.
Merci Brishoual,
mon égo en serait satisfait, mais plus encore que l’égo, je serais moi-même content car ce serait la preuve que le monde de l’enseignement aurait été sensibilisé, or beaucoup passe par là : l’enseignement des enfants, ils sauront, je l’espère, faire preuve d plus de sagesse que nous.
J'ai bien peur que les "efforts contraignants" soient hors de portée des générations actives, voire conceptuellement rejetés par la très grande majorité.
La dernière preuve : les élections régionales et départementales : 30% de votants, soit une voix exprimée en valait trois. si les électeurs convaincus de la nécessité d'"efforts contraignants" étaient allés voter, tous les conseils départementaux et régionaux seraient vraiment teintés de "vert". Là où je vote, il n'y avait plus de candidat écolo au 2eme tour…
Je sais bien que tant qu'il y a de la vie… alors continuez, Claude, mais je suis sans illusion.
L’homme est ainsi fait qu’il a inventé de toutes pièces la parabole de la grenouille qui accepterait de se faire cuire dans une casserole parce que, soit disant, elle s’accoutumerait à la montée progressive en température de l’eau.
Je n’ai jamais fait l’expérience mais j’ai lu plusieurs rapports qui disaient que non, elle ne reste pas dans l’eau au-delà de ce qui mettrait en jeu sa survie.
Je crains effectivement que les grenouilles soient plus sensées que nous, peut-être car plus « sensibles » que nous.
Cependant j’écris au conditionnel et, du fait de ce conditionnel, je garde espoir ET… faute de pouvoir changer le monde, j’essaie de ne pas changer moi-même, alors oui, Dominique, je vais continuer.