Cette fois-ci, je vous emmène dans ma Normandie natale, à la rencontre de Patrick, mon beau-frère et de sa chaudière Fröling à bois déchiqueté. Installée en 2002 et accompagnée, non d’un mais de 2 ballons tampons, Patrick témoigne ici de son efficacité.
Pourquoi installer une chaudière bois ?
Martine et Patrick avaient, auparavant, un insert bois bûche, avec toutes les contraintes que l’on connaît. Ils avaient donc envie d’installer un chauffage central mais avec la volonté de ne brûler, ni fioul, ni gaz. Ils souhaitaient également une chaudière qui fonctionne en automatique (ici alimentation automatique avec la vis sans fin) mais aussi avec le décendrage et le ramonage automatique. Et les résultats sont là puisqu’il ne vide son cendrier qu’une fois par mois. Ceux qui ont des inserts ou des vieux fourneaux savent que la quantité de cendres, ici, est minime. A ça, il faut rajouter ce qu’il enlève des turbulateurs, soit l’équivalent, au total, d’une lessiveuse ! Bien peu, donc !
Quel est le rôle d’un ballon-tampon ?
Comme indiqué plus haut dans l’article, Martine et Patrick ont fait le choix d’installer deux ballons tampons. Le premier à une capacité de 600 litres, et, à l’intérieur, se cache le second (au bain-marie), d’une capacité de 30 litres servant pour l’eau chaude sanitaire.
Techniquement, le ballon tampon a toute son importance et tout son intérêt. En effet, quand un radiateur demande de l’eau, il puise dans le volume du ballon tampon, évitant à la chaudière de se remettre en route. Ces chaudières ont besoin d’une certaine inertie pour monter en température, il est donc très pertinent de chauffer une grosse masse d’eau. Ensuite, la chaudière sera à l’arrêt pendant un temps au lieu d’être sans cesse en train de se remettre en route.
Le cœur du système ici, celui qui gère tout, ce n’est pas la chaudière, c’est le ballon. Certes elle chauffe, mais lui, il stocke !
Comment fonctionne la chaudière ?
Cette chaudière a un redoutable avantage : elle est à post-combustion, c’est-à-dire qu’elle possède 2 chambres de combustion permettant de monter très haut en température. Aussi longtemps qu’un certain niveau de température sur la combustion de la 1ere chambre ne sera pas dépassé, les gaz imbrûlés qui passent dans la 2e chambre ne pourront pas s’enflammer. Il est donc nécessaire de la démarrer peu souvent mais sur une durée longue pour être très longtemps en système de post-combustion. Dans la seconde chambre de combustion, l’entrée d’air apporte tout son bénéfice, ce qui fait qu’il n’y pratiquement pas besoin de ramoner, peu de rejet et très peu de pollution dans l’atmosphère, puisque les micro-particules ne sont pas perdues. Avec des appareils simples, le méthane est souvent un gaz imbrûlé mais, avec la post-combustion, le méthane brûle, donc il y a très peu de rejet de gaz à effet de serre, à la condition que la chaudière ne démarre que très rarement et sur une durée relativement longue, le temps de recharger le ballon.
Et pour le chauffage collectif ?
Patrick ne s’est pas contenté d’installer une chaudière bois chez lui, faisant partie du conseil communal, il a également proposé ce type de chaudière pour les installations communales, à bois déchiqueté également, ce qui permet de chauffer toute la salle des fêtes, la mairie ainsi que les logements au-dessus !
La différence ici se situe au niveau de l’échangeur. Avec un système ici d’échangeur à plaques, l’énergie produite par la chaudière chauffe les tuyaux qui ont alimenté le chauffage mais, les deux circuits d’eau sont séparés. L’échange de calories se fait au niveau de l’échangeur à plaques.
18 ans après… L’heure du bilan
Le constat est sans appel : le système fonctionne depuis 18 ans et avec une grande famille ! 4-5 douches à la suite ne sont pas un problème.
Au niveau consommation, ils utilisent environ 6 tonnes de bois, donc 24m3 de copeaux de bois par an, pour le chauffage et l’eau chaude sanitaire l’hiver, soit environ 4m3 par mois.
Pour découvrir le fonctionnement de cette chaudière, et le retour complet de Patrick, je vous invite à visionner ma vidéo.