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  • Le déphasage thermique : mythe ou réalité ?

Le déphasage thermique, c’est quoi ?
C’est le temps nécessaire pour que la chaleur captée sur la face d’un matériau, le traverse et atteigne la face opposée.
Comme beaucoup de ce qui a été utilisé ou est utilisé à ce jour pour traiter de la thermie, le déphasage thermique a été largement étudié et décrit par le père de la thermie moderne, le mathématicien et physicien français Jean Baptiste Joseph Fourier.

Difficile de se soustraire aux thèses d’une telle sommité, d’autant plus que, après plus de cent ans (voir § “Théorie analytique de la chaleur et séries de Fourier“, présentation de la vie du sieur Fourier sur Wikipédia) à notre connaissance aucun mathématicien ou physicien ne les a valablement remises en cause. 

Par ailleurs, de nombreux scientifiques lui attribuent la paternité de la théorie des gaz susceptibles d’être la cause de l’effet de serre… 

Il nous semble donc pour le moins important de nous pencher sur le phénomène du déphasage, ceci non pas pour surfer sur une vague, jouir d’un effet “marronnier” journalistique lié à une mode ou une saisonnalité ou pour toute autre raison, mais simplement parce que, mis en “porte à faux“ dans un article dont nous pensons que, justement, lui pourrait s’inscrire dans une espèce de “marronnier“, nous avons trouvé juste de nous pencher sur ce qu’est le déphasage thermique et développer ce que nous, nous en pensons.

Contexte

Il s’agit, pour nous, d’inscrire le déphasage thermique dans un contexte plus large que sa simple mise en cause mais plutôt d’expliquer en quoi il est efficace, de  la nécessité ou non de le prendre sérieusement en compte.

Contexte d’usage

La quête des occupants d’un habitat est, entre autres, de se prémunir des risques d’attaque de prédateurs, la recherche de sécurité face aux éléments climatiques… Très largement et en s’appuyant sur la pyramide de Maslow, dès lors que ses besoins primaires ont été satisfaits, l’homme a recherché le plus grand confort thermique possible.
C’est sur ce plan que se situe le déphasage thermique : se mettre à l’abri de certains effets délétères, voire dangereux.

Contexte de la situation protégée par le déphasage thermique

L’hiver est la saison pendant laquelle l’homme cherche à se maintenir à l’abri du refroidissement général des éléments qui l’entourent et qui constituent son environnement immédiat : les parois de son habitat (sol, murs extérieurs, menuiserie et toit) et ses équipements (meubles, appareils électroménagers…).
L’été c’est contre l’excès de chaleur que l’homme doit se protéger, l’hyperthermie.

On sait que la mort est plus facilement causée par une hyperthermie (excès de chaleur interne d’un élément vivant) que par une hypothermie (manque de chaleur d’un élément vivant).
On sait aussi que l’hiver, dans le pire des cas, faute de mieux ou plus efficace, il est toujours possible de vêtir à l’intérieur. Par contre, l’été, lorsqu’il fait trop chaud à l’intérieur, que les parois et les éléments d’ameublement et autres ont dépassé un certain niveau de température, il n’existe que très peu de solutions, souvent lourdes et complexes, pour faire baisser leur température, laquelle, inévitablement, impacte les occupants.

C’est bien l’été que le déphasage peut représenter un avantage pour se prémunir d’un excès de chaleur et donc éviter des risques importants au plan sanitaire et, surtout, se maintenir dans un niveau de confort thermique le meilleur possible (voir § ci-après “Ce qu’apporte le déphasage“).

Contexte de substitutions possibles au déphasage

Nous devrions toujours faire attention aux qualités et limites de nos habitats et chercher à optimiser notre accès au confort de façon passive

Ceci signifie que l’habitat se suffit à lui-même, c’est-à-dire sans faire appel à des systèmes actifs (qui, par leur action, compensent les capacités passives trop faibles).

C’est ce que nous avons abordé dans un article intitulé “Confort : nos préconisations sur l’art d’habiter“ ainsi que dans un livre publié aux éditions “Terre vivante“, “Les clés du confort thermique écologique“.
Nous aimerions que cette possibilité de se suffire du passif soit accessible à toutes et tous, malheureusement si cela s’avère parfois possible, ce n’est pas toujours le cas et c’est même assez rare…

La conductivité

Certains disent qu’il est possible de se passer de déphasage, en se basant sur une conductivité la plus avantageuse possible des éléments constituant une paroi.

Hélas si cette qualité est très intéressante pour l’hiver car elle permet de limiter la quantité de chaleur s’échappant par les parois et donc de limiter les besoins de chauffage pour compenser les pertes, elle ne permet pas d’éviter, à elle seule, les besoins de limiter le transfert de chaleur l’été. 

En effet n’oublions jamais, tel que développé ci-avant l’hyperthermie est plus nuisible au confort et dangereuse au plan santé que l’hypothermie..

D’autres affirment que si on dispose d’une capacité d’accumulation importante du fait de la nature de la structure, donc d’inertie, il n’est pas important de limiter le transfert de chaleur. En effet, disposant d’éléments ayant une capacité à capter et stocker la chaleur, ceux-ci limiteraient la montée en température de l’air.
Hélas c’est miser sur une batterie thermique qui, en se chargeant, limite certes la montée en température de l’air ambiant à un instant T mais qui, par voie de conséquence, lorsque la température extérieure baissera se déchargera de sa chaleur dans l’air frais entrant. Ceci retardera d’autant le retour en zone de confort thermique car la chaleur retourne dans l’air ambiant et… il faut attendre plus longtemps pour retrouver un début de fraîcheur.

D’autres, plus extrémistes, disent de ne pas s’inquiéter et d’opter, de suite, pour la climatisation du volume habitable… ça marche, mais qu’est-ce que ça pollue ! qu’est-ce que ça consomme en termes d’énergie ! C’est coûteux financièrement parlant, c’est bruyant et c’est polluant… absolument pas vertueux ou pertinent !

Ce qu’apporte le déphasage

Comme son nom l’indique ou le laisse supposer, le déphasage (vidéo), s’intéresse à des changements de phase, en l’occurrence dans ce cas d’espèce ce sont les cycles de variation de sens de flux de chaleur.

Principe de base du sens du flux de chaleur

Le flux de chaleur s’organise toujours du chaud vers le froid, ceci est dû au fait que la chaleur (vidéo) d’un matériau a pour conséquence l’agitation des éléments qui le constituent à l’échelle de l’infiniment petit. Ces éléments, agités aléatoirement, s’entrechoquent.
Lorsqu’un élément est chaud, les particules de la matière qui le constituent sont d’autant plus agitées qu’il est plus chaud, a contrario, moins il est chaud, moins ses particules sont agitées… la chaleur migre du chaud vers le froid, toujours dans le sens de la plus grande disponibilité vers la plus faible, dans le sens de la plus forte agitation vers la plus faible.
L’hiver, sauf exception rarissime, la chaleur migre toujours dans le même sens, c’est à dire de l’intérieur, réputé chaud, vers l’extérieur, réputé froid. Donc sauf exception, le flux est stable dans son sens de migration, ne connaissant pas d’inversion, le déphasage l’hiver est, de fait, un non sujet !

Le déphasage l’été

Par contre, l’été, les températures tant intérieures que extérieures varient et, le jour, à l’extérieur, elles sont nettement plus élevées qu’à l’intérieur.
La nuit, sous l’effet des échanges de chaleur par rayonnement (vidéo), la voûte céleste étant nettement plus froide que le toit, lequel ne compense alors pas sa perte de chaleur sous l’effet d’une exposition au rayonnement solaire, cette paroi qu’est le toit se “vide“ de sa chaleur emmagasinée le jour.

On a donc, l’été, une inversion du sens de flux de chaleur entre le jour et la nuit et, dans l’idéal, il serait intéressant de limiter la vitesse de flux (la quantité dépendant, elle, du lambda).

Or notre confort ressenti dépend principalement du niveau d’échange de rayonnement infrarouge entre les éléments qui nous entourent et notre propre peau.
Tout élément, aussi bien ceux qui nous entourent que nous-mêmes via notre peau, étant au-dessus du zéro absolu (-273°C), émet du rayonnement.

Le confort thermique ressenti dépend de l’équilibre de cet échange, dit autrement, l’hiver nous espérons en capter plus que nous en émettons et inversement, l’été, nous espérons en émettre plus que nous en recevons.

On commence à percevoir l’intérêt, l’été, de limiter les capacités de monter en chaleur des parements intérieurs de nos parois extérieures, ce qui dépend en partie du transfert de l’extérieur vers l’intérieur (précisément le ralentissement du flux de chaleur) eu égard à la température de notre surface de peau.
Dit autrement, l’été, plus nous émettons d’infrarouge depuis la surface de notre peau et moins nous en recevons, émis par les parements, plus nous ressentons un sentiment de confort thermique (dans une certaine limite cependant, sinon nous avons trop froid, ce qui peut se produire en présence d’une climatisation mal réglée).

Variation de ressenti de confort thermique du fait de la température des éléments émetteurs d’infrarouge

La surface de notre peau, été comme hiver, se situe aux environs de 28 à 30°C.

Cette donnée est une constante et ne dépend pas de la température de ce qui nous entoure… sauf à en subir des excès (et c’est justement ce dont on traite dans cet article !)…

L’hiver, tel que nous l’avons déjà évoqué, il est donc très confortable de recevoir du rayonnement infrarouge émis par les parements intérieurs des parois extérieures et des éléments qui nous entourent (meubles entre autres, ainsi que les émetteurs de chaleur que sont les poêles, radiateurs, les parois chauffantes ou rayonnantes…). Nous abordons ce thème dans une vidéo récente.

L’été, il faut limiter la température de surface des divers éléments cités ci-avant (parements, meubles… ainsi que les parois intérieures, les dalles…) afin de limiter leurs capacités à émettre des infrarouges.

Importance de la température de notre peau

Au-delà d’une température de 28°C des éléments en question, nous ressentons immédiatement et irrémédiablement un fort sentiment d’inconfort thermique par excès de chaleur de la surface de notre corps.
Quand nous disons “immédiatement et irrémédiablement“, ces 28°C sont comme un niveau charnière, il y a l’en dessous et l’en dessus, à +ou- 1°C près, on passe d’’une situation à l’autre.

Bien sûr d’autres éléments apportent également leurs sentiments d’inconfort, entre autres une humidité relative excessive (laquelle réduit les capacités d’évaporation de notre transpiration, source de consommation d’énergie du fait du changement de phase de l’eau, principal composant de notre sueur…) et la vitesse de déplacement de l’air, cependant le ressenti d’inconfort suite à la montée au-delà de 28°C des parements ou éléments intérieurs ne sera annulé qu’en redescendant en dessous…  il ne faut donc pas se louper !

Et c’est là qu’intervient le fameux déphasage, n’en déplaise à ses détracteurs, la capacité d’un isolant à retenir la chaleur et à en retarder le transfert vers l’intérieur est très importante, nous la qualifierons même d’irremplaçable !

Pourquoi cette question : déphasage thermique, mythe ou réalité ?

Est-il légitime de se poser cette question puisque, semble-t-il, des sommités ont non seulement étudié le phénomène mais, de plus, l’ont mis en équation ?
Sauf à remettre en cause leur travail, il semble assez risqué de s’aventurer sur de tels chemins.
Y aurait-il des aventuriers pour s’y risquer ? La réponse est “oui” ! 

Est-il surprenant de se poser cette question ?

Quand on sait que des gens, dotés de toutes leurs facultés, affirment que la terre est plate (on les a même nommés, les platistes); ou d’autres encore, les créationnistes, pour qui le monde du vivant sur terre remonterait à environ 6000 ans… plus rien ne peut nous surprendre.
Cependant il s’agit rarement de scientifiques, en tout cas et en ce qui concerne le déphasage thermique, il s’agit rarement de spécialistes de la thermie… sauf à ce qu’ils cherchent à prouver… on ne sait quoi !.

Qui se pose des questions au sujet du déphasage

De nombreuses personnes s’expriment sur ce sujet, je les mets dans trois catégories

Les fabricants, utilisateurs, prescripteurs ou metteurs en œuvre d’isolants qui en sont bien pourvus

Ceux qui fabriquent, prescrivent ou mettent en œuvre des isolants dotés d’un déphasage important en font état… et nous les comprenons car, tel que nous venons de le décortiquer, cette qualité est prépondérante pour le confort thermique d’été.

Les fabricants, utilisateurs, prescripteurs ou metteur en œuvre d’isolants qui en sont peu pourvus

A contrario, ceux dont les matériaux ne brillent pas par leurs qualités en termes de déphasage nous expliquent pourquoi, selon eux, il ne présente pas un intérêt majeur
Alors comment expliquent-ils que le déphasage n’est pas prépondérant ?
Tout simplement en nous incitant à penser que ce qu’il convient de faire c’est de ne pas laisser l’air intérieur ambiant monter en température et de miser sur “l’absorption de la chaleur“ grâce à l’inertie de la masse des matériaux en œuvre.
Hélas,comme nous l’avons déjà vu dans le § “Importance de la température de notre peau“… ils ont tort !
J’ai expliqué ces phénomènes dans une dénonciation de greenwashing de la part de notre principal fabricant national de LdV.

Les défenseurs et les pourfendeurs du déphasage

Je ne m’attaquerai pas aux défenseurs du concept du déphasage, dont je fais partie, au contraire, je les encourage à persister dans la diffusion de leur message : LE DEPHASAGE THERMIQUE, C’EST IMPORTANT !

Par contre je n’ai pas d’indulgence pour ses pourfendeurs, même les non spécialistes.

Il y a déjà quelque temps, j’ai été personnellement mis en cause sur ce thème du déphasage thermique par un YouTubeur artisan “généraliste“ du bâtiment, Paulo. Il a produit une 1ère vidéo traitant de ce sujet (un comparatif Laine de Verre (LdV) et Laine de Bois (LdB)), sur la deuxième, dans laquelle il enfonce le clou, j’ai été “gentiment maltraité“ et il y concluait “… Circulez, y’a rien à voir !“
J’ai déposé des commentaires sous ses vidéos, je l’ai invité à un échange lors d’une visioconférence publique, il a décliné l’invitation, dont acte.
Je l’ai cependant eu au téléphone et, sauf à m’avoir dit une chose fausse, il aurait quand même isolé le toit de sa maison avec de la laine de bois… bizarre n’est-ce pas !

Bon, il le dit lui-même, il est artisan multi corps d’état et il est effectivement difficile d’être très pointu dans chacun d’eux, accordons lui le bénéfice de l’incompétence dans ce domaine, sans pour autant lui accorder de circonstances atténuantes car, avec plus de 70k abonnés, il est un influenceur et certains qui pourraient le suivre, selon ce qu’est leur projet, pourraient un jour lui faire des reproches… j’espère qu’ils seront peu à le suivre dans ses raccourcis.

Que dire des détracteurs spécialistes de la thermie? Moins d’indulgence ?

En tant que techniciens formés, voire parfois formateurs, ils sont, on peut le supposer, au fait de ce sur quoi ils s’expriment… nous sommes donc moins enclins à l’indulgence à leur égard que vis-à-vis des non-sachants !“

Et comme j’ai été un peu mis en cause par l’un d’eux, je vais m’exprimer.

J’ai quelques idées à leur sujet

  • Peut-être que, pour des raisons qui les regardent, ils se sont faits “porteurs d’eau“ pour des fabricants, dit autrement, ils font du lobbying,
  • Peut-être que, pour des raisons qui, une fois de plus, leur sont propres, ils surfent sur une vague, espérant attirer les projecteurs sur eux via un bon référencement en SEO,
  • Peut-être veulent-ils se démarquer par rapport à d’autres acteurs de leur secteur d’activité,
  • Peut-être que, à l’occasion d’une saisonnalité favorable, ils relancent un marronnier… lesquels marronniers intriguant toujours, peuvent déclencher des consultations plus importantes si les publications se font au bon moment,
  • Peut-être une question d’égo “je veux avoir raison !“…
  • … ???

Peu importe en fait, simplement ayant été pris à parti en citant mon prénom, pas mon nom, sans que le nom de ma chaîne (c’est une vidéo qui a servi de support pour la mise en cause) ait été cité, sans que le titre de la vidéo l’ai, lui non plus été, impossible à ceux qui lisent son article de se faire leur propre idée…dommage !
Impossible de répondre pour échanger sur ce sujet, pas même d’être averti de la mise en cause, je vais donner mon avis !
Le plus surprenant c’est que je pensais que nous étions “collègues“ et qu’un minimum aurait été que je sois “tagué“… dont acte, chacun agit à sa guise !

Alors je vais agir à la mienne… retour vers ce en quoi je crois… la science bien sûr et l’expérience en sus !

Ma science et mon expérience

Ayant été charpentier, artisan constructeur de MOB, artisan spécialiste isolation, maître d’œuvre et responsable technique chez le leader européen d’un type d’isolant biosourcé, j’ai observé et étudié l’isolation sous tous ses aspects.

Ma science

Autant le dire de suite, je suis autodidacte, donc elle est très limitée… encore que, pour qui le souhaite, les développements du net permettent à quiconque de se documenter, se former, à condition d’y consacrer beaucoup de temps afin de consulter les thèses et les antithèses… C’est plus long et plus difficile que de se former via la fréquentation d’une école… Par contre on échappe ainsi aux éventuelles chapelles… donc c’est imparfait sous certains aspects et bien sous d’autres.
On en pense ce qu’on veut, c’est mon chemin de vie !

Approche scientifique

Suite à la fréquentation de techniciens de haut niveau, j’ai retenu que les principes de base de la science sont : 

  1. l’observation
  2. la recherche et l’explication théorique
  3. la modélisation
  4. l’expérimentation
  5. après (et seulement après) l’affirmation du principe et sa diffusion.

N’ayant pas le niveau de connaissances nécessaires pour prétendre à quoi que ce soit sur 2) l’explication théorique, 3) la modélisation… je me suis consacré principalement au 4) l’expérimentation !

Mon expérience

J’ai toujours cherché à rencontrer des acteurs légitimes pour les points 1), 2) et 3) et, quand j’en ai rencontré, j’ai vérifié qu’ils ne s’étaient pas arrêtés au point 3) la modélisation, mais que, au contraire, ils avaient validé par l’expérimentation, moyennant quoi je me suis consacré à contrôler moi-même ce point 4) .

Ensuite, selon mes propres observations et la compréhension des points 1 à 3 (cf mon côté “autodidacte“) j’ai expérimenté et, ensuite, j’ai mis mon énergie et mon expérience au service du point 5) : affirmation de la validité du principe, diffusion.

Afin de ne pas rester au milieu du gué, j’ai développé une activité de formation d’opérateurs.

Expériences de terrain

J’ai analysé de nombreuses maisons (il suffit, pour le constater, de visionner mes vidéos dédiées sur ma chaîne YouTubre Papy Claude).
J’ai constaté que, sauf pour les toits plats ou pour de rares exceptions de toits à pans en béton, limitées aux parties sud de la France, les toits classiques ne disposent quasiment jamais d’inertie et que, même les tenants de l’inertie abordée ci-avant n’y disposent pas de cet argument.
En ce lieu et en cas de combles habités, plus encore que dans les parois verticales, il faut être vigilant et bien choisir un isolant à fort déphasage… sauf à être très résistant aux inconforts liés à de la surchauffe !

Divers cas

J’ai aussi vu des combles perdus ventilés isolés avec de la laine de verre sur le sol des combles… pour qui ça se passait assez bien dessous, surtout si le plafond est fait d’une dalle : présence d’un espace tampon du fait des combles perdus ventilés ainsi que de masse, donc transfert ralenti par l’air des combles ventilés et l’inertie de stockage non saturée du fait de la dalle, ça va.

J’ai vu aussi des “espaces sous toiture cathédrale” (très grande hauteur sous toiture) disposant ainsi d’un volume tampon très important propre à contenir l’air chaud très en hauteur. Par ailleurs, même si la face inférieure du toit est montée en température, l’effet de l’émission d’infrarouges est limité car leur action décroît avec la distance entre l’émetteur et le récepteur.

J’ai vu également des maisons anciennes à murs très épais et à sol sur terre plein non isolé, lequel peut ainsi évacuer la chaleur vers le tréfond, limitant l’effet de la chaleur dans la partie habitable.

D’autres cas peuvent aussi être cités : par exemple des maisons dont le toit et les murs sont peu exposés car au milieu d’un bois et protégés au moins en partie du rayonnement solaire par la canopée des bois extérieurs.

Par contre j’ai vu beaucoup plus de maisons isolées avec des isolants à faible déphasage dans lesquelles les habitants souffraient de la chaleur…et là, comme le dit l’adage populaire “Y’a pas photo”.

Ayant enlevé des isolants à faible déphasage pour les remplacer par des isolants à fort déphasage de très nombreuses fois… j’ai toujours constaté les progrès en confort d’été.

J’ai participé à la construction de maisons à ossature bois, donc peu d’inertie disponible, et le choix d’un isolant à fort déphasage a compensé cette limite, même en Avignon où j’ai participé à la construction d’une MOB qui, sans climatisation, n’a jamais dépassé 26°C l’été.

Je n’ai jamais vu un habitant faire machine arrière et regretter son isolant à faible déphasage par rapport à son nouveau à fort déphasage !

Isolants à faible déphasage

La plupart des cas de réalisation acceptables avec des isolants à faible déphasage que j’ai rencontrés concernent des maisons neuves, du fait d’architectures parfaitement adaptées, d’orientations judicieuses, d’épaisseurs très importantes d’isolant .
Par contre qui est monté dans des combles perdus sait à quel point la hauteur disponible, entre autres vers les pieds de rampants, est faible, comprend que l’épaisseur, ici, n’est pas une option mais une contrainte car limitée.
Alors et au bénéfice du doute, qui peut le plus pouvant le moins et, ne serait-ce que du fait que les isolants à fort déphasage sont généralement de nature végétale, donc biosourcés, il y a toujours bénéfice à les choisir.

Ce que l’expérience apporte

Certes le choix des matériaux est important, mais ne vouloir regarder que par cette lorgnette ne semble pas la bonne approche.
C’est un peu comme penser qu’une maison pourrait être écologique sous la simple justification que les matériaux qui ont permis de la construire sont écologiques… non, le lieu de construction, la surface en jouissance, l’intégration au site, les rapports des habitants avec leur environnement, tant physique ou relationnels avec les autres humains alentour, les modes d’exploitation ou d’usage… voilà des données qui ont doivent aussi être prises en compte.

Alors et attendu que les maisons sont très diverses dans leur architecture, dans le panel des matériaux utilisés, dans la disposition des espaces, attendu que les habitants n’ont pas tous les mêmes façons d’envisager l’habitat, de l’exploiter, d’en jouir, donc attendu que les contraintes sont extrêmement variées, les approches doivent l’être tout autant.

Le couple habitat/habitant

…Et attendu que, in fine, ce n’est pas la technique ou la science qui intéressent les habitants mais leur confort, attendu que ce qui compte c’est d’atteindre la satisfaction du couple habitat/habitant, nous avons décidé, chez “Soigner l’Habitat“, entre autres organisme de formation, d’orienter la formation des élèves qui nous font confiance avec quelques fils conducteurs majeurs

  • permettre aux habitants d’être heureux dans leur habitat
  • qu’ils y soient en sécurité, au plan thermique bien sûr, et aussi sur les plans sanitaire et salubrité, qu’ils disposent d’une vraie résilience…
  • que les travaux à y réaliser soient validés comme nécessaires
  • que certains aspects, parfois considérés comme secondaires, soient pris en compte au juste niveau de leurs possibles impacts…

Comme nous le voyons, un habitat est infiniment plus complexe que le simple résultat d’un tableur. Il est important de s’en souvenir en toutes circonstances et, tout particulièrement, être obnubilés par le confort des habitants.
Cette spécificité d’occupation pendant environ 70% de leur temps fait que c’est là, en ce lieu, que l’inconfort, certes pénalisant en tous lieux, l’est plus que partout ailleurs

Je réponds ici à l’article dans lequel j’ai été mis en cause

Il n’est pas dans mes habitudes de faire des attaques ad hominem. Pour autant, n’étant pas moi-même un saint, je n’ai pas envie de tendre l’autre joue après avoir reçu une gifle sur la première, quand bien même qu’elle se voudrait donnée par une main gantée de velours, un soufflet est un soufflet !

La démonstration

Désolé Pascal et Simon (permettez moi de vous répondre par votre prénom puisqu’aussi bien vous m’avez interpellé par le mien), il n’était pas besoin de faire une grande démonstration d’explication et de calculs en chaîne sur le déphasage pour dénoncer ce que vous avez présenté comme étant un mythe… alors même que, précisément, vos calculs prouvent bien que le déphasage existe !

Je suis heureux que vos conclusions, contrairement à ce que laissait craindre votre titre “Le mythe du déphasage thermique”, arrivent vers une réalité : le déphasage existe bel et bien…

Pour être clair, je suis convaincu que vos calculs sont justes, je n’ai aucun doute à ce sujet, c’est sur leur utilité que j’ai des doutes. 

Les bases selon nous

Pour rappel, le confort (ou en tout cas les valeurs supposées nous l’apporter, très souvent la température de l’air) est parfois évalué via des logiciels dédiés, lesquels logiciels, selon l’opérateur qui entre les données, ne donnent pas les mêmes résultats.
Il faut mettre les bons renseignements dans ces outils informatiques.

Certes vous avez des calculs hors logiciels, mais en quoi changent-ils la face du monde ?

Joseph Fourier lui-même considérait le lambda comme une base de comparaison entre matériaux, toutes choses étant égales par ailleurs
Il avait d’ailleurs dit que, au-delà d’une température moyenne de l’ordre de 23 à 27°C, pour pouvoir les comparer il serait préférable de s’appuyer sur leur chaleur spécifique et sur leur densité… Tiens tiens, nous revoilà avec ces valeurs qui nous semblent tellement importantes que nous y faisons souvent référence.
A noter d’ailleurs qu’au-delà d’une certaine température, le logiciel Ubakus intègre une variable arbitraire du lambda… de combien est-elle, doit-elle être la même selon les matériaux, les évolutions sont-elles linéaires ? Que de questions importantes qui, peut-être, pourraient expliquer pourquoi les réalités ne sont pas toujours en accord avec les résultats crachés par les logiciels…

Il me semble que ce qui devrait être observé de très près, décortiqué et, si besoin, critiqué, serait plutôt tous ces logiciels considérés comme base incontournable de ce qui est prescrit et… annoncé dans les résultats des calculs.
Ce serait probablement plus profitable que de m’épingler comme vous le faites !

Notre point de vue dans les faits

Nous sommes d’accord sur le fait que l’énergie transmise n’est pas des plus importantes, cependant, en simulant une température de l’isolant à 60 ou 70°, la température de surface du parement intérieur dépasse largement les 28°C fatidiques pour le ressenti de confort.

Ajoutons à cela que, dans la vraie vie, on met en épaisseur un isolant selon son lambda en vue d’atteindre un même R déterminé (basé sur des contraintes liées au confort d’hiver).
Une LdV ayant généralement un lambda meilleur que de la LdB, on mettra plus épais de LdB, ce qui va encore dans le bons sens pour le déphasage… 

Pour autant, est-ce qu’un lambda moins bon pour la LdB fait qu’elle en devient moins fréquentable ?
Non, car elle compense amplement par une meilleure diffusivité, autre qualité rarement prise en compte. J’ai décrit la diffusivité et l’effusivité dans un article dédié.

Que le déphasage soit important ou non dépend pour certains d’un point de vue, si celui qui en parle n’est pas l’utilisateur, il n’en souffrira pas, sauf peut-être quelques reproches de la part des utilisateurs.
Par contre  les occupants, eux, se moquent des points de vue, c’est leur confort qui prime et si rien ne compense le déphasage, particulièrement pour les toits, nous conseillons de le prendre sérieusement en compte… sinon il faudra peut-être faire appel à des éléments actifs, donc consommateurs d’énergie

Pour ma part, depuis que je suis informé des qualités et limites de certains matériaux, j’ai toujours veillé à informer mes clients des différences et je continuerai ainsi.

Je ne vais pas entrer dans les biais et travers de la démonstration, cela n’apporterait rien de plus, j’ai décrit ci-avant ce qu’est ma philosophie d’approche du bâtiment, nous ne partageons peut-être pas les mêmes avis sur certains points, nous sommes d’accords sur beaucoup d’autres… c’est la vie, la diversité des points de vue.

Conclusion

Tout d’abord, je tiens à vous remercier Pascal et Simon car, depuis mon retour après mon accident, j’éprouvais le besoin d’écrire et… procrastination, bonnes et moins bonnes raisons, je ne le faisais pas… grâce à vous, peut-être à votre corps défendant, je m’y suis remis !

Vous nous avez fait comprendre que le meilleur des isolants d’une famille très moyenne (la laine de verre) peut atteindre les mêmes performances qu’une laine de bois de qualité moyenne… fort bien, cependant cela valait-il un article ?

Sur le fond, l’esprit l’a-t-il emporté sur la matière ?

Je crains que l’esprit humain soit trop limité pour appréhender la globalité de ce qui est engendré dans la réalité de la vie. Ses capacités le limitent à ne regarder qu’une réaction après l’autre…
La matière nous semble, à cet égard, infiniment plus pointue et difficile à appréhender en tenant compte de tous les phénomènes en cause et leurs interactions.
Pour notre part, comme déjà développé, nous préférons le cumul de l’expérience et les apports des diverses générations d’hommes de l’art, le mimétisme est aussi très intéressant…

J’espère n’avoir pas été trop long ou, si je l’ai été, que in fine cet article vous a été ou vous sera utile.

Pour la bonne bouche, voici une phrase souvent entendue chez nos voisins helvètes “Je peux vous faire des calculs précisément faux ou une proposition approximativement juste, vous préférez quoi ?“.
Chez “Soigner l’Habitat”, nous avons fait un choix, devinez lequel : les calculs ou le confort des occupants et la satisfaction du couple habitat/habitant ?

Je termine par un clin d’œil à une prestation d’acteur qui ne cesse de m’impressionner sur ce que pourrait être, si ce n’est une démonstration, au moins un magnifique plaidoyer, merci M Jean Gabin pour votre prestation dans le film “Le président” de Henri Verneuil et qui, pour moi, est la plus brillante affirmation qu’une minorité, malgré la réalité de son existence, ne constitue pas une preuve de majorité de genre “…Il y a aussi des poissons volants, mais qui ne constituent pas la majorité du genre

Claude Lefrançois


Après 30 ans dans le bâtiment, ancien charpentier, ancien constructeur, ancien maître d’œuvre, formateur dans le bâtiment, expert en analyse des bâtis anciens avant travaux, auteur de nombreux articles et d’un livre “Maison écologique : construire ou rénover” aux Ed. Terre vivante, auteur de 2 ebooks disponibles sur mon blog, je suis désormais retraité.
Je mets mon temps disponible et ma liberté d’expression à votre service : j’observe et j’analyse, au besoin je dénonce ou émet des idées.
Bonne lecture.

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  1. C'est toujours un plaisir de vous voir et de vous lire ça fait bien longtemps que vous m'avez convaincu du principe de déphasage bien à vous.David Quetin

  2. J'ai l'impression qu'on se trompe en voulant opposer les partisans et les détracteurs du déphasage.
    Pour moi, la pertinence du déphasage dépend des cas :
    – en toiture là où l'écart de température entre l'intérieur et l'extérieur et la plus forte et où il manque souvent d'inertie, le déphasage me semble très intéressant lorsqu'on parle d'épaisseur d'isolation moyenne (c'est-à-dire 20 à 30 cm d'isolant) pour lesquels on peut selon le matériau d'isolation passer d'un déphasage médiocre à très bon.
    – en ite ou iti sur des murs maçonnés, le déphasage me semble nettement moins crucial, de par la composition multicouche du mur, et parce que les épaisseurs d'isolant souvent mises en jeu ne sont dans tous les cas pas suffisantes à obtenir un déphasage de 12h
    – plus la paroi est isolée moins le déphasage est impactant : comme vous le dites, le déphasage détermine la vitesse à laquelle la chaleur passe (en été) et le lambda déterminé la quantité de chaleur qui passe. Donc si très peu de chaleur passe (R de la paroi très élevé), que cette petite quantité de chaleur passe très vite ou très lentement n'a plus beaucoup d'importance.
    Qu'en pensez-vous?
    Question subsidiaire : lorsque vous dites que la température intérieure de la paroi dépasse les 28 degrés en été (créant de l'inconfort), cela correspond-t-il à des mesures réelles? Au niveau du vitrage certainement mais au niveau d'une paroi isolée, même avec un mauvais déphasage, j'ai plus de mal à y croire..

    1. Bonjour,

      Voici la réponse de Claude :
      Merci de votre participation à la prise en compte du déphasage.

      Comme vous le soulignez et comme nous en faisons l’approche chez « Soigner l’Habitat », l’idée n’est pas de s’en tenir à un concept mais de prendre en compte un maximum de données qu’il ne faut bien sûr pas ignorer.
      Parmi ces ces données, il nous semble primordial de se poser les questions fondamentales avant toute décision :
      – d’abord l’usage : devrait-on aborder le traitement thermique d’un bâtis de la même manière, qu’il soit résidence principale, dépôts de faible dimension et faible hauteur sous plafond susceptible d’abriter des biens qui craignent la chaleur, style des marchandises de grande hauteur qui pourraient se déformer sous l’effet de la chaleur ou si le dépôt est très haut ou un dépôt de longueur, largeur et hauteur importantes susceptible d’abriter par exemple des céramiques inertes et de petite dimension tels que des pots à fleur ? Bien sûr que le soin à apporter n’est pas le même et que si le souci est simplement de chauffer peu l’hiver et que le dépôt est situé dans le Sud de la France, tout isolant fera l’affaire.
      – ensuite la nature des parois : on ne traite pas de la même manière une paroi légère ou faite avec des matériaux lourds. Pour une MOB disposant de peu d’inertie au niveau des murs, un isolant à fort déphasage présentera par contre beaucoup d’importance alors qu’avec des murs “lourds“ une mousse PU fera très bien l’affaire (sur le plan thermique pur, s’entend, sous d’autres aspects… à voir !
      – la situation de la paroi : comme vous le précisez, mis à part quelques rares exceptions, un toit ne dispose d’aucune inertie digne de ce nom, l’épaisseur est souvent limitée : là, le choix d’un isolant à fort déphasage trouve toute justification.
      – la situation géographique également est importante ; qui veut isoler sous un toit à Paris un appartement au dernier étage, pour partie, l’hiver, chauffé par ses voisins du dessous, par contre très limité en hauteur, aura un intérêt majeur à bien choisir son isolant… à fort déphasage !

      Donc et comme toujours… c’est l’approche globale qui prime.

      En ce qui concerne la montée en température du parement intérieur des parois, il est rare qu’il atteigne 28°C (même si j’ai déjà mesuré 72°C l’air sous un toit non isolé alors que je le préparais en vue de l’isoler). Cependant le niveau de ressenti de confort ou d’inconfort se situe très proche d’une température de l’air ambiant d’environ 28°C car, au-delà, notre transpiration s’évapore mal et, surtout, l’air devient plus chaud que notre surface de peau.
      Or l’air est très léger et dons se réchauffe et refroidit très vite, il est donc très sensible aux capacités d’inertie de la paroi contre laquelle il se déplace et, si les parois sont très chaudes, il ne peut pas se décharger de sa propre chaleur… nous maintenant ainsi en milieu inconfortable…

      Comme vous pouvez le constater et comme le disait si bien Einstein “les choses devraient être aussi simples que possible… mais pas plus !“

      Céline, équipe Soigner l’Habitat

  3. Bonjour et merci pour le partage permanent de vos connaissances.
    J’ai le sentiment que pour apprécier au mieux les qualités d’un isolant (tant l’été que l’hiver), les travaux relatifs à cette isolation doivent être réalisés lors de la construction.
    Si cet isolant doit être posé 10 ans, 20 ans ou 50 ans après la fin des travaux les résultats seront très éloignés des résultats qui auraient pu être obtenus si ces travaux d’isolation avaient été réalisés lors de la construction. Pour faire simple, toute rénovation apporte une amélioration du confort, mais cela n’a certainement rien à voir avec les résultats obtenus par une isolation posée lors de la construction, notamment à cause des ponts thermiques qui semblent bien difficiles à éviter. Ce n'est que l'avis d'un non spécialiste sur le sujet…
    Cordialement.

    1. Oui, il devrait être plus facile d'obtenir de bons résultats si l'isolation est réalisée dans le cadre de la construction, pour 2 raisons :
      – l'espace dédié à l'isolation devrait être mieux prévu, dimensionné et la pose en être facilitée,
      – réalisée en même temps que les autres travaux, il devrait y avoir une meilleure continuité, entre autres d'étanchéité à l'air, avec les autres éléments.

      Hélas, comme le dirait feu Hubert REEVES, il faut intégrer le PFH : le "Putain de facteur Humain".
      De luiç et de lui seul dépend la qualité de la réalisation, laquelle est primordiale et le meilleur des isolant mal mis en ou incomplètement mis en œuvre (par exemple : sans PV continu, jointoyé, non percé, non déchiré) sera probablement moins efficace globalement qu'un isolant moyen parfaitement mis en œuvre.

      Quelque soit la qualité de l'isolant, si le PFH est défavorable, il est clair que mauvais isolant, mal mis en œuvre on a toutes raisons de craindre le pire.

      Donc, oui, dans du neuf ce devrait êtrte mieux, mais il faut savoir que le neuf représente la plus faible part de ce qui est isolé chaque année donc, au-delà de la qualité de l'isolantb… et nous sommes d'accords, il faut choisir celui qui apporte globalement le meilleur compromis) le plus important demeure de bien choisir l'opérateur qui fera les travaux… je ne suis pas certain que ce soit l'obsession des constructeurs ou des promoteurs, même si, là aussi, s'il ne coonstiituent pas forcément la majorité du genre, des exceptions existent… il faut les chercher et espérer les avoir trouvés !

  4. Merci Claude pour vos lumières ! La France souffre d'une grande dépréciation de la formation, tout public confondu.La faute à qui, chacun son opinion.
    Pourtant les gens d'expérience existent.Il faudrait leur réserver un statut à part entière. Personnellement j'ai décidé de briser certains discours, certaines pratiques, à mon niveau.Mon problème majeur aujourd'hui, c'est le chiffrage exubérant du travail approximatif, venant des entreprises du bâtiment.La rénovation est devenue l'Eldorado des escrocs ! Je soupçonne même l'état d'être complice, pour racketter les livrets d'épargne.
    Au plaisir de vous lire, encore…
    Bien à vous.
    Cédric

    1. Comme le dit l'adage populaire "si tu connais la différence entre deux factures, tu n'as aucune idée de ce qu'un travail mal fait car trop peu cher et donc galvaudé, tu n'as aucune idée de ce que va te couter, in fine, ce travail mal fait.
      Comme disait une de mes anciennes relatiuons, Joseph " pour acheter deus fois, il faut êtrecriche", sous-entendu "plu tu es pauvre, plus tu dois faire attenntion à ce que ta dépense t'apporte le meilleur… et il est vrai que si le travail n'est pas payé à son juste prix, il y a de grandes chances que le client en ait pour le montant de son débours…

      Je vosu félicite d'œuvrer dans le sens que vous évoquez : juste prix pour un juste travail… les deux partis seront bien servis et tout sera en ordre !
      Bonne suite à vous dans vos affluaires et, par expérience, je confirme que, à terme, le bon service est reconnu et c'est important !

  5. Merci Monsieur , vous êtes toujours simple pratique efficace en bref un concentré de bon sens , dans une époque déboussolée qui a perdu le nord .

    1. … et c'est important car le clmocher est ce qui se voit du plus loin et, je l'espère, permet de voir le plus loin.
      Merci pour votre commentaire.

  6. Bonjour et merci pour votre long article qui me fait progresser, en entendant les deux versions des faits, un peu comme celles de la police et celle des syndicats quand on nous annonce les chiffres du nombre de manifestants.
    Pour ma part (mon biais intellectuel : je travaille sur le développement des isolants agrosourcés peu transformés et généralement lourds, au delà de 100 kg/m3), j'aimerai qu'on puisse obliger les producteurs d'isolants à afficher un déphasage / amortissement à mi épaisseur d'isolant, pour une paroi composée uniquement de l'isolant, fermée par 2 panneaux intérieurs et extérieurs, pour une épaisseur d'isolant correspondant à une résistance thermique élevée couramment pratiquée en toiture et sur laquelle sont basées les aides financières (R7 par exemple).
    Le déphasage / amortissement à mi-épaisseur n'est pas réellement affecté par l'onde de chaleur intérieure. Cette dernière n'est pas déphasée ou très peu et correspond à notre mode de vie pendant la journée. Elle peut être (ou pas) correctement absorbée/amortie par le parement intérieur (je prône les parements lourds type parefeuille) et par les (environ) 10 cm d'isolant située derrière. Encore faut-il que cet isolant ne soit pas déjà chaud et qu'il puisse "prendre sa part" pour ralentir l'échauffement du parement intérieur.
    Si l'onde de chaleur extérieure n'est pas déphasée/amortie par l'isolant (isolant trop léger), l'onde de chaleur intérieure créera de l'inconfort sans déphasage (le parement sera et restera chaud). Si l'isolant a amorti et déphasé l'onde de chaleur extérieure, il pourra absorber une partie de l'onde de chaleur intérieure et améliorer le ressenti / confort intérieur.
    Même si peu de puissance provenant de l'extérieur est transmise à l'intérieur, je pense que c'est la température moyenne de l'isolant sur les "10?" derniers cm (côté intérieur) qui feront la différence. Le moindre degré compte. Cette température n'est pas une moyenne sur la journée, mais une moyenne sur les 10 derniers cm, pour chaque instant. Le confort n'attend pas et les moyennes masquent bien des choses !
    Tout ça reste bien sûr à prouver pour être accepté de tous ou à invalider, et pour ça les mesures in-situ et les simulations seront utiles et complémentaires. J'appelle de mes vœux un "grand" projet allant dans ce sens pour qu'on mette fin à ses débats. Les canicules sont là et le risque sanitaire qui va avec aussi.
    Bien cordialement,
    Pierre

    1. Merci Pierre pour votre commentaire.

      Comme vous, je pense que la capacité d'un isolant à rester relativement "frais" sur la face qui doit ne pas laisser entrer l'onde de chaleur est très important. Comme vous je pense que nous ne prenon pas assez agrde à la nature et aux capacités des parements (https://soigner-l-habitat.com/les-parements-interieurs-des-parois-exterieures/).

      Je ne comprends pas qu'il soit autorisé de vendre des isolants sans que leur densité en œuvre soit clairement annoncée, le lambda c'est bien, connaitre la chaleur spécifique et la densité en œuvre sont nécessaires… ne serait-ce que si on veut calculer le déphasage engendré… même si celui-ci doit être envisagé dans le contexte général et, entre autres, en prenant aussi en compte les autres capacités des matériaux…

      Comme vous, j'attends, j'espère en la possibilité, un jour, de pouvoir tester in situ des isolants réellement en œuvre et non plus nous contenter de calculs théoriques… suivez bien nos activité, nous nourrissons des espoirs allant dans ce …

  7. merci pour cet article
    oui, il faut enfoncer le clou et ce n'est pas une démonstration scientifique qui me fera changer d'avis sur les bienfaits du déphasage et de l'inertie
    je rénove une maison en pisé en Isère (isolation combles perdus avec 30cm de ouate de cellulose et aucune isolation des murs; chauffage au bois avec insert "inséré" dans mur de refend en pisé) et nous n'avons jamais dépassé 26° lors des canicules passées et actuelles.
    bien cordialement

    1. J'ai vécu ce que vous vivez et, pour avoir habité, aux Avenières, une maison en pisé identique dans son traitement à ce que vous décrivez, je confirme ce que vous vivez !
      Merci de votre commentaire.

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