Le 25 décembre est désormais marqué par le passage, la venue, la descente ou le rite du père Noël.
Pourquoi spécifier que Noël est désormais ce qui précède, aurait-ce été autre chose autrefois ? Certes oui, Noël a été autrefois quelque chose d’autre : le symbole de la naissance d’un enfant au fin fond d’une étable dans un pays du moyen orient il y a environ 2000 ans. Pour certains il fait partie des prophètes, pour d’autres il est le messie selon d’autres encore il n’a peut-être même pas existé.
Qu’est Noël aujourd’hui ?
En 1823, un pasteur américain, Clément Clarke Moore, écrit un conte dans lequel Saint Nicolas, aidé de lutins, devient un bonhomme ventru qui se déplace à traineau et distribue des cadeaux aux enfants.
Puis, en 1863 un autre américain, Thomas Nast, illustrateur d’un journal le décrivit doté d’une grande barbe blanche, ventru et jovial, habillé chaudement d’un vêtement bordé de fourrure blanche et doté d’un large ceinturon en cuir.
Enfin, en 1883 il dessina une carte pour son cheminement, du pôle nord aux États Unis, la maison du “bonhomme” avait trouvé son pays d’attache.
On peut noter que le début de l’histoire du père Noël correspond aux débuts de l’ère industrielle.
Elle fut reprise par un des symboles de cette ère industrielle, Coca Cola… et la couleur symbolique de celui dont le nom était devenu universel, le père Noël, devint le rouge…
Voici l’histoire moderne qui nous a fait oublier les débuts de la fête du 25 décembre et l’a transformé en ce que l’industrie et les lois du commerce aiment tant : une fête consumériste !
Les conséquences de cette fête nouvelle version
Nous avons pris pour habitude de perpétuer ce que, globalement, nous aimons tous, offrir aux enfants, puis aux plus grands des cadeaux dont nous espérons qu’ils leur feront plaisir et qui, de toute façon, nous ferons, à nous les donateurs, plaisir, ne dit-on pas “le plaisir d’offrir” !
Et pour ce qui est d’offrir, nous offrons, beaucoup, nous nous offrons tout autant… et pas qu’à Noël : fête des mères, fête des pères, Pâques, anniversaire, black friday…
Au début, il s’agissait, le plus souvent, de cadeaux utiles, puis les cadeaux plaisirs, puis les cadeaux… cadeaux… à tel point que, souvent, on ne sait plus quoi offrir tant tous les besoins primaires et même secondaires sont pourvus… Qu’à cela ne tienne, l’homme est inventif.
Nous oublions trop souvent que nos actes de l’instant, aussi bien intentionnés soient-ils, sont le début de nos responsabilités vis à vis des ressources qui s’épuisent et des bouleversements climatiques qui nous angoissent tant… excepté ceux qui, de plus en plus rares, les nient ou veulent les ignorer (ceux-là sont moins rares).
Serai-je en croisière contre le père Noël ?
Oui, un peu je l’avoue, non pas que j’aimerais un retour aux sources de la fête de Noël, non pas que je souhaiterais qu’on vive ce jour, cette période de l’année comme un temps ordinaire… nous avons tous besoin, de temps à autres, d’un peu de douceur, pourquoi pas à l’occasion de la trêve de Noël, se réunir en famille, entre amis, oui bien sûr.
Que faire de ce temps de Noël ?
Revenir aux sources de ce qu’est la vie, un temps court qu’il faut rendre heureux et possible pour le plus grand nombre, voilà ce que j’aimerais !
Mes souhaits, pour ce Noël : avant de décider quoi que ce soit, que nous nous posions les questions essentielles : vais-je en être plus heureux ? vais-je générer du bonheur pour le bénéficiaire… ou simplement pour moi, le donateur ou pour le commerçant, partie visible de l’iceberg de la longue chaîne de la production à la consommation ?
Pour être encore plus précis et cantonné à mon secteur d’activité qui est, comme vous le savez, le bâtiment, j’aimerais que nous appliquions ce principe à nos actes, tant de construction, de rénovation que d’agencement ou, nous l’espérons, d’amélioration.
Les grandes questions spécifiques au bâtiment que je crois nécessaire que nous nous posions ne concerneraient pas seulement le prix, mais aussi la disponibilité des ressources, la véracité des besoins, la réalité d’une amélioration, les impacts sur la salubrité et la sécurité des lieux sans oublier celles qui, peut-être, nous éviterons le pire que semble nous dessiner l’avenir et ses cohortes d’incertitudes : les bouleversements climatiques.
Spécificités d’un Noël vertueux appliqué au bâtiment
Je pense que nous ne pouvons pas continuer à consommer de façon aussi folle que lors des 50 dernières années, sachant que nos équipements deviennent de plus en plus sophistiqués… ils sont malheureusement de moins en moins durables.
Quelques pistes pour tendre vers la vertu.
Faisons ce qui est nécessaire et… faisons le bien !
Comme le disait mon ami Joseph, vieux paysan Haut Savoyard, “il faut être riche pour pouvoir acheter ou faire deux fois !”.
Protection contre le froid
On entre vraiment dans la période froide… soucions nous de notre confort thermique d’hiver.
En tout premier lieu, donnons nous les moyens de ne pas ressentir le froid.
Oui me direz-vous peut-être, mais quand il fait froid… il fait froid !
Très vrai, cependant si au lieu de vouloir se chauffer on raisonne à se protéger du ressenti de la froidure, ça peut changer la donne.
Cadeaux qui pourraient aider à atteindre cet objectif : chaussons à semelles épaisses, pull de qualité (on sait tous que la vraie laine est infiniment plus confortable que le synthétique), tapis de sol pour les lieux où l’on stagne (sous la table, sous le bureau, devant les fauteuils…), plaid sur les genoux, bouillotte dans le lit, sur-matelas chauffant électrique…
Protection contre le chaud
Il est plus difficile de se protéger du chaud que du froid, la chaleur perturbe beaucoup plus les organismes que le froid, corriger les excès de chaleur est plus difficile que corriger les ressentis d’inconfort liés au froid… nous devrions donc être plus attentionnés à cet aspect de la thermie qu’au chauffage.
La conception est essentielle, veillons à capter le rayonnement solaire en se prémunissant de ses effets délétères l’été, misons sur des principes correctifs passifs efficaces, tels que des casquettes limitant la pénétration du rayonnement l’été, des pares ou brises soleil ou encore des stores extérieurs sur les menuiseries au Sud, des matériaux à fort déphasage, particulièrement les isolants des toitures et/ou terrasses, évitons les batteries solaires qui retarderont le retour vers des températures moins élevées et propices aux ressentis de confort… Ce sera toujours plus vertueux qu’une climatisation !
Des réalisations durables
Afin de ne pas devoir refaire les travaux régulièrement, optons pour des matériaux et des techniques de mise en œuvre adaptés aux contraintes du bâti : les bons matériaux, au bon endroit, répondant à un vrai besoin et une bonne mise en œuvre…
Une moindre dépendance extérieure
Plus la fabrication est simple, plus les matériaux sont connus et maîtrisés de longue date, plus il sera facile de trouver le réparateur en mesure de réparer une panne.
Impact carbone et Gaz à Effet de Serre
Il est nécessaire que l’appareillage ou l’équipement ou les travaux envisagés permettent plus d’économies d’émission de CO2, microparticules ou autres gaz à effet de serre tout au long de leur cycle d’exploitation qu’ils n’en génèreront du fait de leur fabrication, installation, entretien et recyclage.
Ceci n’est pas facile à évaluer cependant, pour la durée de vie d’un appareil équipé d’au moins une carte électronique, c’est généralement celle-ci qui sera le “maillon faible” avec une durée de vie statistique de 12 à 15 ans… une piste pour évaluer le risque d’un bilan défavorable si on vous le vend pour un temps d’amortissement plus long !
Ce que j’aimerais vous offrir
Il y aurait encore beaucoup d’autres points à aborder, je les ai abordés dans les deux ouvrages édités chez Terre vivante Ed… une idée de cadeau ou lecture utile ?
Le premier a pour titre “Maison écologique, construire ou rénover ?”, le second a pour titre “Les clés du confort thermique écologique”.
Ceci pourra être interprété comme une promotion personnelle, c’en est une mais surtout et au-delà des droits d’auteur, c’est surtout, je crois et ce sont les échos que j’en ai, une source d’approches disruptives abordant autant l’efficacité économique que l’aspect confort de l’habitat et, bien sûr, le respect de la planète et les économies de ressources.
Mon principal souhait de Noël
Vous l’aurez noté dans les débuts de l’article, la fête du père Noël semble trouver ses bases les années finissant en 3 : 1823, 1863, 1883… et, depuis 1920, la main mise du consumérisme et de la consommation sur le 25 décembre avec la 1ère publicité Coca-Cola pour la consommation, de sa boisson l’hiver illustre… si nous y ajoutions 2023 et si nous partions sur de nouvelles bases ?